L'attentat manqué contre le vol de la compagnie Northwest Airlines a prouvé à l'opinion publique américaine que les Etats-Unis restent vulnérables. Des responsables de l'Administration Obama, parmi lesquels figureront très probablement des membres du staff de Janet Napolitano, la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, ont programmé d'effectuer une série de visites en Algérie et dans les 13 autres nations considérées par Washington, au lendemain de l'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit de la compagnie Northwest Airlines, comme étant des « pays à risque ». But du déplacement : rassurer et, surtout, mieux expliquer aux gouvernements de ces 14 pays les motivations à l'origine de la prise d'une telle décision et discuter de l'éventualité d'aller plus avant en matière de coopération dans le domaine de la sécurité, a indiqué, hier à Alger, devant un groupe de journalistes, une source diplomatique occidentale qui a requis l'anonymat. Très au fait de la politique américaine, notre interlocuteur a saisi l'occasion pour tordre le cou à des « lectures tendancieuses » véhiculées par des médias internationaux soutenant l'idée selon laquelle Washington aurait décidé d'inclure l'Algérie sur sa liste noire à la suite d'un désaccord avec les autorités algériennes. « Je puis vous assurer qu'il n'y a aucun désaccord entre les Etats-Unis et l'Algérie. Mieux, les relations politiques entre les deux pays sont excellentes. La coopération dans les domaines économique, scientifique et sécuritaire est par ailleurs exemplaire. Les nouvelles mesures ne remettront pas en cause l'engagement de l'Amérique en Algérie. Aujourd'hui, Washington ne demande qu'à promouvoir ses relations avec l'Algérie », a affirmé notre source. Quid des protestations officielles adressées lundi au gouvernement américain dans lesquelles l'Etat algérien s'insurge contre la décision « injustifiée » et « discriminatoire » de Washington d'inclure les ressortissants algériens sur une liste de pays dont les nationaux seront soumis à des mesures spécifiques de contrôle vers ou à partir des points d'entrée aériens américains ? Notre source, qui affirme comprendre la réaction des autorités algériennes, a fait savoir que l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger a rédigé et envoyé, aussitôt après sa convocation par le ministre algérien des Affaires étrangères, un rapport aux plus hautes autorités américaines. Le département dirigé par Mourad Medelci a fait savoir le même jour que « la convocation de l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger fait suite à plusieurs démarches antérieures effectuées en leur temps aussitôt les mesures connues, aussi bien par l'administration centrale que par notre ambassadeur à Washington auprès des autorités américaines concernées ». Notre interlocuteur a néanmoins insisté sur le fait que « les mesures sécuritaires décidées par le président Obama pour contrer le terrorisme à l'issue de sa réunion avec les responsables des différentes centrales de renseignement américaines ne sont dirigées ni contre le peuple algérien ni contre les musulmans ». A ce propos, il rappelle que celles-ci sont intervenues dans un contexte de psychose générale aux Etats-Unis. L'attentat manqué contre le vol de la compagnie Northwest Airlines a prouvé à l'opinion publique américaine que les Etats-Unis restent vulnérables malgré les impressionnants dispositifs de sécurité mis en place au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. La facilité avec laquelle Omar Farouk Abdelmoutaleb a franchi de nombreuses barrières de sécurité érigées en Europe a, souligne encore notre source, convaincu les responsables américains d'aller vers des décisions draconiennes pour écarter la menace. Le diplomate occidental qui a bien voulu se confier à El Watan assure que la « liste noire » établie par Washington sera sans doute appelée à être régulièrement remise à jour. Ce qui veut dire que certains pays, comme l'Algérie, pourraient, dans un proche avenir, se voir retirés du document.