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« L'Algérie a été incluse dans ces mesures à cause de la persistance de la menace terroriste sur son territoire » Xavier Driencourt. Ambassadeur de France
La France a mis en œuvre un nouveau dispositif pour la sécurité aérienne en élaborant une liste de pays à risque. Pourquoi l'Algérie figure-t-elle sur cette liste ? Aucune mesure particulière supplémentaire n'a été récemment mise en œuvre concernant les liaisons entre l'Algérie et la France. Plus particulièrement, aucune mesure de fouille individuelle ou scanner sur les passagers n'ont été instaurés. Le caractère non discriminatoire de notre dispositif provient du fait qu'il concerne toutes les compagnies aériennes et toutes les nationalités sur les vols concernés. Il n'est donc dirigé contre aucun pays et n'a pas pour objet de stigmatiser telle ou telle population, comme l'a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères et européennes. L'exploitation des données des passagers, quelle que soit leur nationalité, sur les liaisons aériennes entre l'Algérie et la France, s'inscrit dans l'action commune menée de façon étroite par nos deux pays dans le cadre de la lutte contre les menaces terroristes que nos deux pays subissent. A ce titre, la France a salué la détermination de nos partenaires algériens à lutter contre le terrorisme, comme elle n'a pas oublié le combat douloureux mené par l'Algérie contre le terrorisme lors du conflit opposant le pouvoir aux islamistes dans les années 1990, combat qui n'est pas terminé car la menace demeure, même si elle a changé d'intensité et de nature. Les nouvelles mesures françaises interviennent suite à un attentat avorté commis par un jeune Nigérian et le nom de son pays ne figure aucunement sur la liste établie par le gouvernement français. L'Algérie, qui est qualifiée de partenaire efficace dans la lutte antiterroriste, y figure pourtant. Sur quelle base le risque par pays est-il évalué ? Il ne faut pas confondre la menace terroriste et la lutte contre le terrorisme. Si l'Algérie lutte contre le terrorisme avec une détermination que nous saluons, c'est bien parce qu'il existe une menace terroriste. Des mesures de contrôle aérien ont été prises envers plusieurs pays où la menace existe depuis 2006. L'Algérie a été incluse dans ces mesures à cause de la persistance de la menace terroriste sur son territoire et dans la zone sahélienne. A ce stade, le Nigeria ne l'a pas été, mais l'évaluation de la menace est régulièrement actualisée. Croyez-vous que les actes de quelques individus engagent leur pays ? Si tel est le cas, pourquoi ne pas avoir listé d'autres pays qui ont largement contribué à l'émergence de la nébuleuse Al Qaîda dans leur pays et ailleurs ? Je vous renvoie à ma réponse à votre deuxième question. Il ne s'agit pas de porter un jugement sur un pays ou sur ses ressortissants, mais d'évaluer une menace terroriste. C'est la persistance du terrorisme en Algérie et dans la zone sahélienne qui explique la nécessité de contrôles renforcés aux frontières, comme elle l'explique dans d'autres régions. Qu'avez-vous à répondre à l'accusation selon laquelle la France applique une politique de deux poids deux mesures face à la question de la classification des pays à risque ? Je réponds par les faits. Il existe hélas un risque terroriste dans plusieurs pays. Ce risque fait l'objet d'une évaluation qui n'implique en rien de porter des jugements sur les pays. Plusieurs pays sont objectivement des zones où ce risque est encore, hélas, présent. L'Algérie en fait partie. Les autorités algériennes luttent d'ailleurs avec beaucoup de détermination contre cette menace, avec notre soutien, et nous saluons cette détermination. Beaucoup d'autres figurent aussi sur cette liste, qui comptera bientôt plus d'une trentaine de pays. Par ailleurs, il n'y a pas de discrimination puisque tous les passagers sur les vols venant d'une destination donnée sont concernés par les mesures de contrôle, sans discrimination sur la base de la nationalité. Je le serai moi-même quand je rentrerai à Paris. Les nouvelles mesures de contrôle sont jugées dégradantes. Qu'en pensez-vous ? Les mesures prises ne peuvent pas être considérées comme dégradantes puisqu'il ne s'agit que de communiquer des listes de passagers ne contenant que des renseignements d'identité et les références des documents de voyage, tout élément d'information qui existe déjà lors de la constitution du dossier de demande de visa.