La France veut éviter « tout malentendu » avec l'Algérie concernant le nouveau dispositif de sécurité aérienne déployé par le ministère français de l'Intérieur, au lendemain de l'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit. Une mesure qui a suscité des réactions plus au moins « hostiles » en Algérie, qui est incluse dans la liste des pays dont les ressortissants vont faire l'objet d'un contrôle renforcé dans les aéroports français. Interrogé sur la réaction de l'Algérie, lors d'un point du presse hebdomadaire, mercredi dernier, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a assuré que « le dispositif français de sécurité aérienne n'est dirigé contre aucun pays et n'a pas pour objet de stigmatiser telle ou telle population ». « Il faut éviter tout malentendu », a-t-il déclaré. Pour rassurer les autorités algériennes, le porte-parole du Quai d'Orsay a rappelé que « la France n'a pas oublié le combat douloureux mené par l'Algérie contre le terrorisme ». Un combat qui est loin d'être terminé, a indiqué M. Valero. « Ce combat n'est pas terminé car la menace demeure, même si elle a changé d'intensité et de nature », a-t-il ajouté. Il n'a pas manqué de souligner au passage la détermination de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme, en disant : « Nous saluons la détermination de nos partenaires algériens à lutter contre le terrorisme et continuerons de travailler en étroite coordination avec eux pour lutter contre cet ennemi commun. » Il est à rappeler que le 29 décembre 2009, le ministre français de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avait décidé d'exiger des pays « considérés à risque » de communiquer aux autorités françaises des éléments précis sur les passagers en provenance de six pays à risque, à savoir l'Afghanistan, l'Algérie, le Mali, l'Iran, le Pakistan, le Yémen et la Syrie. Et si les compagnies aériennes ne communiquaient pas des éléments précis aux autorités françaises, elles risqueraient, à partir du 1er janvier, une amende de 50 000 euros, selon M. Hortefeux. Ce dernier souhaiterait revoir la liste des pays à risque à la hausse pour atteindre une trentaine de pays. Par ailleurs, les autorités françaises veulent promouvoir au niveau européen le renforcement de leurs mesures de sécurité dans le transport aérien. Le porte-parole du Quai d'Orsay a émis le souhait que « la Commission européenne intensifie les travaux afin de mettre au point les réponses communes aux défis de la sûreté aérienne et renforcer l'efficacité des dispositifs existants, que ce soit en matière d'échange de données, de contrôle de sûreté dans les aéroports européens ou de sûreté des vols arrivant en Europe ». L'Algérie figure également sur la liste noire américaine « des pays à risque ». Les passagers algériens sont soumis, depuis le 4 janvier à une fouille minutieuse, notamment au scanner corporel dans tous les aéroports américains.