Qui va arrêter ce phénomène qui suscite moult interrogations parmi les habitants de la région ? Les voleurs agissent parfois avec une facilité déconcertante. A Bordj Menaïel, une Chevrolet et une Dacia Logan ont été volées à deux jours d'intervalle. Ces vols n'ont pas été commis dans des villages enclavés, mais au niveau des cités Tahrir et Diar Million, au chef-lieu de daïra. Cet important centre urbain est pourtant doté d'une brigade de la Gendarmerie nationale, d'un commissariat de police et d'une unité de la BMPJ. Cela, sans compter les nombreux barrages filtrants dressés à divers endroits par les forces de sécurité. «Les techniques de vol ne sont plus celles des années 1990. Les bandits n'utilisent plus la manière forte pour accomplir leur sale boulot. Ils pourraient facilement fabriquer le double de la clef du véhicule. Moi, je crois qu'ils agissent avec la complicité de mécaniciens ou des employés des maisons de vente», soupçonne Bilel, un ingénieur en génie mécanique. Selon lui, même les propriétaires de stations de lavage et les revendeurs de voitures d'occasion peuvent trafiquer le double des clefs et l'adresse exacte de la cible. A Naciria, on a signalé le vol d'une Renault Campus à la cité Chouhada et un camion Hyundai H100 quelques jours auparavant. Les habitants de cette localité se posent mille et une questions sur l'identité des auteurs de ces actes qui ruinent des familles entières. «La police et les gendarmes ne sortent jamais durant la nuit pour veiller à la sécurité des biens et des personnes. C'est pour cela que les malfaiteurs accomplissent leur besogne en toute tranquillité», dénonce un citoyen, qui se plaint aussi du stationnement anarchique au centre-ville à cause du laxisme de la police. Notre interlocuteur estime qu'il ne s'agit pas de simples voleurs, mais d'un réseau bien organisé et très expérimenté dans le trafic de tous types de véhicules. La semaine dernière, les malfaiteurs ont dérobé un camion Hyundai H100 rempli de volaille stationné devant un poulailler au village Draâ El Doum, à Ouled Aïssa. Trois jours plus tard, ils ont volé une Hyundai Accent au chef-lieu de la même commune. Son propriétaire dit l'avoir stationnée devant sa demeure, ajoutant qu'il n'avait entendu aucun bruit avant le vol. Le lendemain, le malheureux n'a eu d'autre solution que d'aller déposer plainte à la brigade de gendarmerie de Sidi Daoud.