Jamais le pays n'a connu, ces cinq dernières années, une année aussi sanglante. Insécurité, violences et attentats ont caractérisé l'année 2007. Jamais le pays n'a connu, ces cinq dernières années, une année aussi meurtrière. L'année 2007 s'est distinguée par une nouvelle forme de terrorisme: le kamikaze. Un «mode d'emploi» inconnu, auparavant, des Algériens. Les éléments de l'ex-Gspc, devenu depuis 2006 Al Qaîda au pays du Maghreb islamique, ont eu recours à ce mode suicidaire pour perpétrer leurs attentats meurtriers. Ces attentats ont fait une centaine de morts et des centaines de blessés. Au mois de février dernier, une série d'explosions avait secoué les wilayas de Boumerdès et Tizi Ouzou. Bilan: une dizaine de morts et une vingtaine de blessés. Deux mois plus tard, les terroristes s'attaquent aux symboles de l'Etat. Le 11 avril 2007, le Palais du gouvernement ainsi qu'un commissariat de police à Bab Ezzouar, dans la banlieue est d'Alger, ont fait l'objet d'une attaque sanglante. 33 morts et 200 blessés. Les attentats se poursuivent. Les plans d'attaque se ressemblent. Trois mois plus tard, une caserne de la Gendarmerie nationale à Lakhdaria est la cible d'un attentat. Le 11 juillet, un engin bourré d'explosifs défonce ladite caserne. Une dizaine de morts et une vingtaine de blessés y sont recensés. En pleine rentrée sociale, les terroristes visent le premier magistrat du pays. A Batna, l'Algérie a failli revivre le cauchemar d'Annaba de 1992. Le président Bouteflika a manqué de connaître le même sort que celui du défunt Boudiaf. Un attentat à la bombe avait ciblé le chef de l'Etat en visite d'inspection dans la capitale des Aurès. Une attaque ayant coûté la vie à une vingtaine de citoyens et une centaine de blessés. Deux jours plus tard, un adolescent de 15 ans s'est fait exploser à l'intérieur d'une caserne des gardes-côtes à Dellys, dans la wilaya de Boumerdès. Une trentaine de militaires sont tués, tandis que plus de 70 autres ont été blessés. Une dizaine de jours, plus tard, un autre attentat kamikaze a lieu à Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira. La cible: un véhicule de transport des employés de l'entreprise française BTP Razel, réalisatrice du barrage Koudiet Acerdoun. 9 blessés dont 1 ressortissant italien grièvement touché ont été recensés. Les groupes terroristes frappent encore. Le 11 décembre, deux attentats à la voiture piégée secouent la capitale. Le Conseil constitutionnel et le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies sont attaqués: 41 morts et plus de 170 blessés. En dépit des attentats perpétrés, les spécialistes en matière de sécurité qualifient ces attaques de soubresauts de la bête à l'agonie. Ils estiment que le terrorisme en Algérie a connu de sérieux revers ces dernières années. Ils justifient. Les groupes terroristes avaient enregistré plusieurs pertes. Les forces de sécurité avaient liquidé l'émir de la région centre, Abou Haïdara, de son vrai nom Harigue Zoheir, émir de la zone 2 pour l'organisation et conseiller militaire de l'émir Droukdel et un de ses plus fidèles compagnons. Plusieurs autres émirs, dans les régions est et sud, ont été abattus. A cela s'ajoutent les nombreuses redditions des émirs et des éléments des groupes armés. Abou Messaoud Abdelkader, alias Abou Daoud Mossaâb, ex-émir de la zone 9, a fini par rendre les armes. La reddition de Hassan Hattab, l'ex-émir et fondateur du GIA, a été l'autre fait marquant de 2007. Les mêmes analystes réaffirment que les groupes terroristes sont affaiblis. Dans leurs dernières tentatives, ils ont eu recours, soit aux mineurs, soit à des vieillards. Le kamikaze de Dellys avait 15 ans. Celui de l'attaque du siège de l'ONU avait en 64! Tels sont les éléments justifiant, d'après les mêmes observateurs, le recul du terrorisme en Algérie. Enfin, les Algériens souhaitent dire adieu au cauchemar des attentats de 2007 et rouvrir une nouvelle page à l'occasion du Nouvel An 2008.