Au niveau du marché de gros des fruits et légumes des Eucalyptus, à l'est d'Alger, les distributeurs des produits agricoles imposent leurs prix élevés en cette saison marquée pourtant par une forte production. L'alibi trouvé est la forte demande des consommateurs. Ces derniers protestent contre l'exagération des marges bénéficiaires exigées par les intermédiaires. Et ce sont les pères de famille qui sont contraints de payer les « pots cassés » résultant de ce genre de pratiques commerciales contraires au code de commerce. Les prix des tomates ont dépassé les 80 dinars le kilo dans tous les marchés de la commune des Eucalyptus et ses environs. Les pommes de terre ont atteint ces derniers jours 65 DA dans les localités semi urbaines de Raïs et de Bentalha, lesquelles s'approvisionnent à partir du marché des Eucalyptus. Les oranges ont franchi les 140 dinars le kilo. Pour se justifier, les marchands affirment que les prix de vente en gros ont augmenté dès le début de l'hiver. Les agriculteurs disent, pour leur part, qu'ils n'ont pas imposé ces prix, « lesquels répondent aux frais de production ». Certains producteurs de pommes de terre et de tomates, activant dans la Mitidja, avancent un autre argument : « La bonne production a ses prix : la main-d'œuvre, qui doit être plus jeune et compétente dans l'agriculture, est des plus chères de nos jours, car elle est rare à cause du vieillissement des anciens agriculteurs activant à travers les régions les plus rentables », explique un agriculteur cultivant un champ de tomates, près du site Rabah Smaïl à la périphérie de la ville des Eucalyptus. L'approvisionnement du marché de gros des Eucalyptus se fait en grandes quantités par les agriculteurs des communes de la Mitidja et les wilayas du centre par quelques producteurs de tomates et de carottes de l'Est, et peu de producteurs de pommes de terre du Sud. Cependant, l'écart entre les prix de gros et ceux de détail n'est pas stable, si bien que les prix du chou dans les espaces du centre-ville est à 90 DA le kilo, tandis que dans les vieux quartiers, ils ne dépassent pas les 70 dinars, puisqu'ils sont peu consommés par la population de ces sites, généralement démunie. Les prix de la laitue, des navets et des aubergines n'ont pas diminué, ils sont cédés respectivement à 100 DA, 90 DA et 140 DA à travers les trois marchés de proximité, et connaissent des augmentations variables dans le reste des espaces de vente situés à la périphérie de la ville.