Pour unifier les différents modèles de l'enseignement coranique, un nouveau texte de loi sera incessamment déposé au niveau de la chefferie du gouvernement. « Ce sera un cadre juridique beaucoup plus précis et détaillé afin de prendre en charge tous les aspects liés à ce type d'enseignement : contenu des programmes, profil des enseignants, structures d'accueil, outils pédagogiques et moyens financiers », a annoncé, hier, à Dar El Imam de Mohammadia (Alger) le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs. La commission éducative pour l'élaboration du projet du dispositif de l'enseignement coranique installée à cet effet devra rendre ses conclusions au plus tard fin juillet 2005. L'occasion pour Bouabdellah Ghlamallah de préciser que « ce type d'enseignement doit s'inspirer des repères de la société et des valeurs de la nation algérienne ». En cela, ajoutera-t-il, « il n'est nullement question de concurrencer l'enseignement général, mais de lui être complémentaire ». Même si le ministre nous apprend qu'il va demander « une aide exceptionnelle à l'Etat » afin de reprendre en main les établissements coraniques qui sont sous sa tutelle. Il faut savoir qu'actuellement quelque 500 000 enfants fréquentent les écoles coraniques en Algérie. Des écoles éparpillées à travers le territoire national et dont le nombre avoisinerait les 3000. Ces chiffres fournis par le docteur Abdellah Tamine, chargé de la communication au ministère des Affaires religieuses, ont conduit les pouvoirs publics à se pencher sérieusement sur ce dossier. Cela sans oublier les milliers d'autres personnes (niveaux préscolaire, secondaire et universitaire) ainsi que de plus en plus de femmes (âgées) qui reçoivent des cours de langue arabe dans ce genre d'établissement. La démarche du département de Bouabdellah Ghlamallah vient à point nommé d'autant que le décret exécutif 94-432 du 10 décembre 1994 définissant les règles de création, d'organisation et de fonctionnement des écoles coraniques est tombé en désuétude. Outre qu'il est trop général, ce texte ne peut plus accompagner les évolutions qui se sont imposées depuis cette date. C'est pourquoi le nouveau projet de loi se fixe l'objectif d'intégrer tous les aspects afférents à l'enseignement coranique. Comprenant 28 membres (dont 9 représentant les écoles et instituts coraniques), la commission installée hier devra, selon le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, dégager plusieurs propositions. Celles relatives notamment à la stratégie d'un enseignement coranique de qualité, aux méthodes de cet enseignement, aux programmes destinés pour les différents paliers enseignés, au règlement interne des écoles coraniques et aux mécanismes d'application des règles de création, d'organisation et de fonctionnement des écoles coraniques. A signaler que les représentants des instituts coraniques qui dépendent des zaouïas, surtout dans le sud du pays, ont été sollicités pour participer à l'élaboration du nouveau texte de loi.