L'Algérie, depuis le lancement du projet de modernisation numérique gouvernementale e-Algérie 2013, se targue de faire des avancées significatives en la matière. Cette « stratégie » vise le développement du secteur des technologies nouvelles et leur adoption dans tous les secteurs, portails gouvernementaux en tête. Cependant, cette ambition ne saurait palier le retard algérien dans la généralisation de l'utilisation et de l'accès à Internet. Pour preuve, les Nations unies viennent de publier l'édition 2010 du Global e-governement readiness survey, l'indice de pénétration de l'outil informatique et interactif dans les administrations. Ce rapport repose, dans son évaluation, sur le degré d'application des technologies de l'information et de la communication (TIC) par les administrations publiques des pays. Avec pour objectif de rendre leurs services à la portée de tout citoyen, mais également développer leur fonctionnement interne. L'on sait que l'Algérie n'est pas championne dans ce domaine et, de ce fait, se trouve classée à la 131e place sur un total de 184 pays et bénéficie d'un index e-gouvernement de 0,3181. Elle est non seulement à la traîne, mais elle enregistre même un recul. Elle a ainsi été rétrogradée, puisque dans le classement 2008 du même index, elle occupait la 121e place. La Tunisie, 66e au classement mondial, a fait un bond de 58 places, devenant ainsi le leader maghrébin et africain en termes de e-gouvernment. D'ailleurs, à l'échelle régionale et continentale, l'Algérie n'est que 16e. Elle s'est ainsi faite doubler par des pays tels que le Botswana, le Lesotho, la Namibie ou le Zimbabwe. Les citoyens ont une longueur d'avance sur le gouvernement Cette étude comporte trois volets de mesure : internet et l'étendue de son utilisation, l'infrastructure et les réseaux de télécommunication et leur développement, ainsi que le capital humain. Ce rapport a pour objectif de mettre en valeur le rôle du e-gouvernement et des portails institutionnels dans la lutte contre la crise économique mondiale. Mais aussi et surtout, talon d'Achille de l'Algérie, il mesure et vise la promotion de la confiance auprès des citoyens à travers la transparence et le libre partage des données des gouvernements. Pour ce qui est du haut du tableau, il est tenu par la Corée du Sud, les Etats-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne. Si les administrations et les institutions peinent à intégrer pleinement les nouveaux outils de télécommunication, les citoyens, quant à eux, sont, l'on s'en rend compte quotidiennement, de plus en plus adeptes des réseaux sociaux. Selon une étude Med&Com-Ideatic publiée par le site de recrutement Emploitic.com, les utilisateurs d'internet sont passés de 4 206 000 en 2008 à 4 500 000 d'utilisateurs en 2009, soit une évolution du taux de pénétration de 14% en 2008 à 15% en 2009. Mais pas seulement. Joignant l'utile à l'agréable, les Algériens sont aussi de plus en plus nombreux à chercher un emploi via les sites de recrutement en ligne. De même, les entreprises s'y mettent. Toujours selon l'étude d'emploitic.com, les trois premiers secteurs à utiliser Internet dans leur recrutement sont l'industrie, le commerce, la distribution et les télécommunications ; ils sont suivis de près par les secteurs de services et tertiaires. « Le secteur BTP et Construction a connu une très forte évolution entre 2008 et 2009 pour atteindre 10% des entreprises qui recrutent sur Internet », rend compte le rapport. « Les entreprises de ce secteur recherchent sur Internet plutôt du personnel d'encadrement, managers, ingénieurs, techniciens et administratifs. 87% des annonces d'emploi concernent le Centre, contre 2% pour l'Est, 9% pour l'Ouest et 2% le Sud », est-il ajouté.