La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, a annoncé hier avoir signé à Milan une douzaine de lettres d'intention de vente et d'achat de gaz naturel à travers le Galsi, le deuxième gazoduc qui doit relier l'Algérie à l'Italie à travers la Sardaigne. Avec ces intentions, on peut conclure que le gazoduc est déjà plein avant même d'avoir été réalisé. Le pipeline doit avoir une capacité initiale extensible de 8 milliards de mètres cubes. Et les lettres d'intentions dépassent cette quantité. La rentabilité du projet a fait l'objet d'une conférence organisée hier à Milan et qui a vu la participation du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, du sous-secrétaire d'Etat à l'Energie, Giovanni Dell Eelce, du gouverneur de la Sardaigne, Renato Soru, et du PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane. La signature des lettres d'intention d'achat de gaz constitue le point de départ de la réalisation du pipeline, dès lors que les études de faisabilité mais aussi les études économiques ont démontré l'apport du gazoduc pour l'approvisionnement de l'Italie. Le prix du gaz par pipeline est nettement moins cher que celui du GNL. Lors de la conférence qu'il a donnée pour la promotion du projet, le ministre algérien de l'Energie et des Mines a déclaré : « L'Algérie a anticipé sur les besoins futurs de l'Europe en envisageant la réalisation de deux importants gazoducs la reliant directement à l'Europe. » Pour le ministre, « une nouvelle étape de développement du projet Galsi a été franchie avec la signature aujourd'hui des lettres d'intention de vente et d'achat de gaz naturel avec les partenaires européens ». Dans une déclaration à l'APS, le sous-secrétaire d'Etat à l'Energie, Giovanni Dell Eelce, a estimé que « ce projet phénoménal permettra de donner une dimension supplémentaire aux excellentes relations qui lient l'Italie à l'Algérie » et que « la concrétisation aura des retombées extraordinaires pour une région comme la Sardaigne qui, en dépit de ses atouts touristiques, reste encore une contrée isolée au plan économique ». Le responsable italien a mis en relief le fort engagement du gouvernement italien pour réaliser ce projet qui constituera une plaque tournante dans le marché énergétique mondial. Il s'est aussi engagé à sensibiliser les acteurs italiens à la levée des obstacles qui retardaient encore sa concrétisation, à simplifier les procédures et à garantir le retour d'investissement des opérateurs italiens. Le tracé du gazoduc comporte 4 étapes. Le premier tronçon reliera Hassi R'mel à El Kala sur une longueur de 640 km. Le deuxième tronçon se fera par voie sous-marine et reliera El Kala à Cagliari sur une longueur de 310 km par une profondeur de 1950 m. Le troisième tronçon reliera en Sardaigne Cagliari à la ville d'Olbia sur une longueur de 300 km. Le quatrième tronçon se fera aussi par voie sous-marine et reliera Olbia en Sardaigne à la ville de Castiglione Della Pescaia au nord de Rome sur une longueur de 220 km par une profondeur de 900 m. Au total, la longueur sera d'environ 1450 km. L'Algérie est l'un des principaux fournisseurs de l'Europe en gaz avec près de 60 milliards de mètres cubes par an à travers les deux gazoducs qui existent déjà et par le GNL qui est transporté par méthaniers. Avec l'Italie, l'Algérie est reliée par le gazoduc Enrico Mattei qui passe par la Tunisie et par lequel transitent environ 24 milliards de mètres cubes par an.
