« Le petit prince du raï » fait des aveux au journal Le Figaro, comme pour reconnaître une erreur d'appréciation. Vous vous souvenez, le soir de l'élection de Nicolas Sarkozy, place de la Concorde ? Autour du nouveau président de la République, il y avait foule. Tout le monde se souvient de ces artistes qui fêtaient la victoire de Nicolas Sarkozy : Enrico Macias, Mireille Mathieu, Doc Gyneco, Gilbert Montagné... Faudel. C'est ce dernier qui devait payer cher son soutien au chef de l'Etat. Les images du « petit prince du raï », copieusement sifflé lors de la Fête de la musique, sont encore dans les mémoires. Puis le chanteur est parti à la dérive : dépression, tentative de suicide, séjour en hôpital psychiatrique. Faudel semble remonter la pente. Il sort un nouveau CD, plus traditionnel. Un retour aux sources avec ce Bled Memory, composé de chansons traditionnelles du Maghreb chantées en arabe. Dans le Parisien, Faudel confie que son soutien à Nicolas Sarkozy était un soutien pour « un ami et un certain nombre d'idées ». Oui, mais voilà, à cette époque Faudel avait « cru au père Noël ». « Le discours sur la diversité me séduisait. On était en plein débat sur la discrimination au travail, les CV anonymes. Il y avait des gens de couleur au gouvernement, comme Rachida Dati et Rama Yade », explique le chanteur. Tout en ajoutant : « Mais après, tu compares les discours et les actes. » Et là, « j'ai l'impression que l'on m'avait pris pour un bon client, symbole de réussite, issu de l'immigration d'un quartier populaire. J'étais l'Arabe de service ». Et Faudel d'enfoncer le clou : « On voulait combattre l'intégration et on est en plein débat sur l'identité nationale pour masquer les vrais problèmes comme la précarité. Ce que je vois, c'est que mon père, qui était ouvrier chez Renault, a connu l'époque où les immigrés rasaient les murs, alors que ce sont eux qui ont construit les routes. Or, ce débat semble dire à ces gens venus travailler, s'intégrer qu'ils n'aiment pas la France. C'est inadmissible. » Faudel avoue dans cet entretien qu'il n'a plus jamais revu Nicolas Sarkozy depuis ce fameux concert de la Concorde.