Conduire à Sétif est un exercice périlleux pour ne pas dire mortel. Des conducteurs inconscients en sont la cause. De ce fait, les rues et artères de la capitale des hauts plateaux se sont transformées en une véritable jungle où chacun conduit à sa guise. La loi du plus fort est la plus répandue du coté d'Aïn Fouara où piétons et certains automobilistes sont quotidiennement agressés par une catégorie de conducteurs. Lesquels se croient au dessus des lois. «Pour se frayer un chemin, même en étant prioritaire, il faut être un superman ou un kamikaze devant prendre des risques énormes. Les attitudes dangereuses adoptées par certains conducteurs qui excellent dans le dépassement de la vitesse autorisée, les manouvres dangereuses, usage du téléphone portable au volant, doublement à droite et non-respect du code de la route, donnent non seulement le vertige mais accentuent les malheurs des usagers de la route enregistrant quotidiennement des morts, des blessés et des dégâts matériels importants», fulminent de nombreux automobilistes. A ces comportements incroyables s'ajoute le manque de civisme et de discipline chez la majorité des automobilistes, ces derniers n'éprouvent aucune gène à stationner sur les trottoirs, cracher à travers les fenêtres de leurs véhicules au su et au vu de tout le monde, insulter et se bagarrer dès qu'une occasion se présente. «Pour un oui ou un non, le conducteur –Rambo s'il ne vous agresse pas physiquement, il vous balance un chapelet d'insultes. Il faut avoir des nerfs en acier pour pouvoir composer avec ce spécimen de conducteurs», soulignent incrédules des hommes et des femmes qui ont été un jour ou l'autre, victimes de ces délinquants de la route. La congestion des routes bondées par un parc roulant se chiffrant à de centaines d'engins complique l'existence des uns et des autres : «Certains chauffards, notamment des jeunes conduisant de grosses cylindrées sont de tout temps énervés. Au moindre pépin, ils descendent de leur bolide pour en découdre. N'ayant ni loi ni foi, ces gens ne respectent ni les personnes âgées ni les femmes plus menacées par ces quidams de la route, pardon, la forêt où la loi du plus fort prime. Ne date pas d'hier, l'inconscience de ces chauffards prend ces derniers temps de plus en plus d'ampleur. La preuve, certains chauffards osent rouler parfois sans phares, sans feux de stop et plus grave encore sans freins. Les conducteurs des deux roues faisant du réseau routier de la cité un circuit de course se permettent le luxe de rouler sans casque et de griller le sens interdit, au vu et au su tout le monde. La police qui a entamé dernièrement une excellente campagne contre les deux roues doit non seulement continuer dans cette lancée mais se pencher sérieusement sur les graves problèmes engendrés par les cortèges nuptiaux à l'origine d'innombrables atteintes au code de la route…». Absence e feux tricolors Les instructions du ministre des transports Boudjemaa Talai ayant sommé dernièrement le directeur des transports de la wilaya à retirer l'agrément à tout engin présentant le moindre le moindre danger pour ses usagers, n'ont pas été appliquées. Puisque la ferraille datant pour la majorité d'entre elle de la préhistoire continue à répandre son venin ici et là. Au grand désappointement des riverains dont la santé en prend un sacré coup. Le manque de feux de tricolores se comptant sur les bouts, du doigt à Sétif, empoisonne la vie des automobilistes s'expliquant mal la position de la commune. Celle-ci a pourtant promis d'équiper les différents coins de la cité en feux tricolores. Lesquels pointent encore et toujours aux abonnés absents. La question de ralentisseurs n'obéissant à aucune norme fait débat : «le placement d'un ralentisseur en lieu et place de ces dos d'âne hors norme doit se faire en concertation avec les services de la direction des travaux publics, seule habilitée à réaliser de tels ouvrages ayant causant beaucoup de dégâts. Les autorités sont interpellées pour mettre un terme à une telle anarchie», révèlent de nombreux usagers de la route. La fermeture de plusieurs rues et l'installation de différents travaux pour la réalisation du projet du «tramway» a amplifié le problème. Bref, En l'absence du sens de la responsabilité, du civisme et de l'application d'une réglementation rigoureuse de la circulation routière, la pagaille s'installe dans les rues et les routes de Sétif ou conduire est non seulement un exercice périlleux mais mortel…