De l'avis des citoyens de Naâma, qui suivent de prés le développement de la région des Hauts Plateaux de l'ouest, la nouvelle voie ferrée reliant Oran à Sidi Bel Abbes et à Bechar, traversant le territoire de Naâma sur près de 250 Km, demeure encore sous-exploitée, et ne remplit pas encore le rôle qui lui est dévolu, celui de combler le déficit qu'enregistre la wilaya en matière de transport urbain et interurbain. En effet, cette nouvelle voie ferrée, réalisée à coup de milliards, n'assure, aujourd'hui, que le passage de deux trains de voyageurs Oran-Bechar qui se croisent à la gare de Mecheria, entre 1h et 2 h du matin, et deux autres trains de marchandises circulant le jour. Le reste du temps, la voie ferrée est donc inexploitée. Pourtant, le discours officiel faisait miroiter, il n'y a pas si longtemps, qu'avec la venue de cette nouvelle voie ferrée, les citoyens de Naâma qui ont, d'ailleurs, longtemps pâti des affres du désenclavement, verront circuler, entre Aïn Sefra, Naâma et Mecheria, des autorails modernes circulant à 140 km/h. Aujourd'hui, force est de constater qu'il n'en est rien ! Compte tenu de l'emplacement du siège de la wilaya de Naâma entre les deux plus importants centres urbains de la wilaya où sont regroupés toutes les directions et les services, cela nécessite automatiquement des moyens de transport suffisants pour les citoyens des deux localités. Transport universitaire défaillant Mais ceux existant, de l'avis des usagers, demeurent toujours problématiques pour les fonctionnaires et surtout pour les étudiants de Mécheria qui peinent, aujourd'hui, pour se rendre quotidiennement au centre universitaire de Naâma, situé à 30 km, sachant que ces derniers ne disposent toujours pas de transport universitaire à l'instar des autres wilayas du pays. «La région a beaucoup attendu ce grand projet ferroviaire, dira un citoyen, pour résoudre le problème du transport sachant que le rail est considéré comme étant le moyen de transport le plus fiable. Aujourd'hui, avec l'anarchie et le manque d'organisation qui caractérise le transport interurbain (par bus), notamment vers le chef-lieu de wilaya et l'inexistence du transport universitaire pour les étudiants qui souffrent pendant l'hiver pour trouver un problématique moyen de transport, le rail peut bien intervenir pour combler les lacunes sur le territoire de Naama», surtout si l'on sait que pas moins de six localités dans la wilaya sont desservies par la nouvelle voie ferrée. «Pourquoi donc ne pas initier les petits trains de type autorail pour assurer le transport comme cela se passe dans les localités du nord et combler ainsi le déficit existant d'autant plus que, durant la journée, la voie est libre et ne demande qu'à être exploitée», constate un autre citoyen qui affirme qu'après la mise en service de cette nouvelle voie ferrée, on a entendu dire que de nouvelles dessertes suivront pour assurer, notamment la liaison Naâma-Béchar et Naâma-Oran à partir de la gare de Mecheria. Ce projet n'a jamais vu le jour malheureusement, au grand dam des citoyens de la région qui ont fini par perdre l'espoir de voir les nouvelles gares animées et les trains circuler dans les profondeurs de la steppe.