Alors qu'il y a plusieurs années on y allait pour faire bombance, ce quartier de l'ex-Lavigerie est devenu « une rue quelconque » à cause des travaux du tramway. Le quartier de Cinq Maisons à Mohammadia n'est plus ce qu'il était : des magasins ont fermé et certains ont vu leurs façades démolies en raison des travaux du tramway. Sur la quarantaine de grill-rooms en activité, il y a à peine une année, il ne reste qu'un seul qui fait toujours de la « résistance ». Les travaux de cette ligne de tramway ont rendu cet endroit de l'ex-Lavigerie, autrefois attrayant, une « rue quelconque », alors que depuis plusieurs années des gens allaient y faire bombance. Les riverains, dont certains ont des commerces sur le boulevard qui mène à la Safex, souffrent toujours de cette situation qui ne fait qu'empirer. Les griefs retenus par les habitants de Cinq Maisons, « côté chouayine », sont importants et ne trouvent pas de solutions, en dépit des correspondances envoyées aux élus locaux, aux instances de la wilaya et à l'entreprise chargée du projet, l'EMA. « La situation se dégrade et on ne sait quand les instances sollicitées vont prendre la peine de venir indemniser les commerçants, ou du moins prendre en charge les revendications quotidiennes des habitants », s'emportent des commerçants qui ont été contraints de mettre la clef sous le paillasson. « Tous les restaurants qui se trouvaient sur le tracé du tramway ont fermé et leurs propriétaires obligés de délocaliser leurs activités », regrette-t-on. Travaux contestés Les travaux de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) ont obstrué les avaloirs de la rue principale rétrécie. « Tous les avaloirs ont été obstrués, aucun n'a été épargné malgré les remarques verbales adressées au conducteur de travaux du projet du tramway qui ne s'en est pas soucié », se plaignent les habitants qui ont adressé un courrier et aux responsables de l'EMA. Les trottoirs ont été occupés un temps par les ouvriers. « Les trottoirs ont été occupés par l'entrepreneur. Les enfants en souffrent le plus parce qu'ils n'ont d'autre choix que d'emprunter la chaussée démunie de ralentisseurs pour rejoindre leur école », indiquent les pétitionnaires, en affirmant que l'entrepreneur s'est permis de fermer la porte d'entrée du terrain de pétanque et contraindre les mordus de ce sport d'ouvrir une autre porte. L'éclairage public de tout ce boulevard a pâti de cette situation : « L'éclairage a été mis hors service lors des travaux et n'a pas été rétabli à ce jour, ce qui explique l'augmentation des agressions et la consommation des boissons alcoolisées par des délinquants. » Les habitants indignés par l'indifférence des autorités communales mettent en avant une autre situation, autrement plus contraignante : l'entrepreneur aurait engagé un veilleur de nuit qui a ramené plusieurs chiens errants qui sèment la terreur parmi les riverains. Faut-il rappeler que l'EMA, contrainte par le ministère du Transport à ne pas communiquer avec la presse, nous affirme une source à l'intérieur de l'entreprise du Hamma, s'est engagée à trouver des solutions aux commerçants. Il n'en est toujours rien, relèvent les résidants de Cinq maisons.