La wilaya de Aïn Defla figure parmi les régions qui ont le plus souffert du terrorisme. Une situation qui a engendré tant de fléaux sociaux tels que l'alcoolisme, la drogue, la délinquance et la violence sous toutes ses formes, aussi bien dans le milieu rural qu'urbain. Ces fléaux prennent des proportions alarmantes, notamment parmi les jeunes. Pour y faire face, ces derniers ou leurs familles peuvent s'adresser au centre spécialisé dans la prise en charge des mineurs en difficulté, situé au niveau de la cité administrative, au chef-lieu de wilaya. Ce centre, rattaché à la Direction de l'action sociale (DAS), fait ainsi office d'observatoire des jeunes en milieu ouvert. Opérationnel depuis l'année 2004, il dispose de cellules d'écoute et de suivi encadrées par deux psychologues, une assistante sociale, deux éducatrices spécialisées et un médecin. Depuis son ouverture, ce centre a traité plus de 400 cas sociaux, selon Larbi El Hachemi, coordinateur au sein de cette structure. Il s'agit surtout de jeunes, garçons et filles qui se rebellent parfois contre leurs propre famille en commettant des larcins et des agressions qui les font atterrir au niveau des services de police, explique notre interlocuteur. Ce dernier précise que ces jeunes se révoltent souvent en raison de leurs conditions de vie difficiles. Il cite plusieurs cas recensés dans le quartier Tabia (daïra d'El Attaf) où des familles issues de l'exode rural vivent toujours dans le dénuement. Par ailleurs, les communes rurales et les villes à forte densité urbaine, telles que El Attaf et Khemis Miliana enregistrent un taux non négligeable de jeunes en situation de détresse. Aussi, l'autre facteur qui favorise la délinquance juvénile, révèle notre interlocuteur, réside dans le fait que des enfants adoptés, dont certains sont arrivés à l'adolescence, éprouvent toutes les difficultés du monde à accepter leur statut et se transforment ainsi en délinquants. Ceci étant, selon Larbi El Hachemi, ledit observatoire permet à la catégorie des 6 à 18 ans et à leurs tuteurs de bénéficier des services de l'équipe en place, suivant un programme établi conformément à chaque cas. Pour les jeunes sujets ayant des démêlés avec la justice, un programme spécial est proposé en collaboration avec le juge des mineurs. Les délinquants sont ainsi pris en charge au sein de leur famille et dans cette structure et des enquêtes sont parallèlement menées par les membres de l'observatoire. En moyenne, 20 à 25 enquêtes sont ainsi déclenchées par l'observatoire. Cependant, cette structure demeure insuffisante en raison de la recrudescence des actes de violence perpétrés par des jeunes, souvent en difficulté. D'aucuns estiment qu'il faudrait installer au plus vite des cellules d'écoute spécialisées au sein des établissements scolaires.