L'insécurité devient de plus en plus pesante dans la wilaya de Aïn Defla, du fait de la propagation des fléaux sociaux, comme la délinquance et la drogue, particulièrement en milieu rural où le désœuvrement et la malvie sont le lot des populations de plusieurs communes. Beaucoup de jeunes, en effet, évoquent leur mal-être à travailler comme saisonniers et se plaignent de ne pas trouver d'écoute ni de perspectives pour donner une dimension plus positive à leur quotidien. D'autres se disent marginalisés et avouent leur penchant pour la drogue et l'alcool, quand ils ne sombrent pas carrément dans la délinquance. De nombreux citoyens de la région voient souvent impuissants, leur progéniture exposée à tous ces dangers, en dépit des appels de certaines associations de protection de la jeunesse pour lutter contre les fléaux qui les guettent à chaque coin de rue, à l'intérieur des établissements scolaires et même dans leurs propres foyers. La violence est presque partout. Aujourd'hui, porter une arme sur soi ou dans son véhicule relève de l'autodéfense tant la peur de se faire agresser est quasi permanente. Dans les souks ou sur les places publiques, les cannes traditionnelles se vendent bien, car leur fonction n'est plus seulement de soutenir les personnes d'un certain âge, mais aussi de se protéger contre d'éventuels agresseurs. En milieu scolaire, des élèves, des filles et garçons n'hésitent pas à s'équiper d'armes blanches, inconscients du danger et des conséquences qu'ils encourent. Ces dernières années, indiquent des sources autorisées, les agressions contre les personnes ne cessent de se multiplier, notamment envers les personnes âgées. La semaine dernière, un crime innommable a coûté la vie à un jeune collégien au chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla. Ses six agresseurs, dont deux mineurs, ont fait montre d'une sauvagerie inouïe. Autre phénomène inquiétant qui vient aggraver ce climat de violence, les cas de suicide devenus de plus en plus fréquents. Les services de la Protection civile de la wilaya de Aïn Defla font état de 11 tentatives depuis le début de l'année en cours, dont trois se sont soldées par des décès. De leur côté, les services de la Gendarmerie nationale de la wilaya révèlent que les crimes et délits contre les personnes viennent en tête de liste, avec 34 actes criminels et 484 délits enregistrés durant le premier semestre de l'année en cours. Au total, 636 personnes ont été arrêtées et 222 autres placées sous mandat de dépôt durant la même période. Aussi, des citoyens tirent la sonnette d'alarme et interpellent les autorités compétentes pour se pencher sérieusement sur ce grave phénomène, en accordant davantage d'intérêt à la prévention. Cette dernière passe surtout par la création de cellules d'écoute permanentes au niveau des structures scolaires et de la jeunesse, ainsi que par la prise en charge des préoccupations des jeunes en milieu rural, en encourageant l'investissement créateur d'emplois stables et l'aménagement d'espaces de loisirs.