Les manifestants exerçaient pour la plupart au niveau des divisions de la fonderie et du véhicule industriel. Ils ont suspendu leur activité vers 15h avant d'investir la rue menant vers Alger, en la bloquant à la circulation automobile durant plus de 2 heures. Ce qui a occasionné d'immenses bouchons dans les deux sens de la voie. «D'habitude, on perçoit nos salaires le 26 de chaque mois. Cette fois, on nous a promis de régler le problème au plus tard le 2 novembre, mais rien», dénoncent certains travailleurs. Les responsables de la SNVI justifient ce retard par une panne technique au niveau du système informatique d'Algérie Poste. Ce que les manifestants ont rejeté en bloc, en accusant leurs responsables de leur cacher la vérité. «C'est un faux prétexte. Notre entreprise traverse une situation très difficile. Elle a presque cessé la production de mars 2014 jusqu'à septembre dernier (soit durant 18 mois, ndrl) en raison du blocage de sa marchandise importée au niveau des douanes», précise un membre du syndicat. Selon lui, l'action d'avant-hier n'est que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. «Il est vrai que les travailleurs qui ont des comptes au niveau de la Banque d'Algérie ont touché leur paie, mais les employés qui sont sortis dans la rue l'ont fait aussi en raison des problèmes liés au dédouanement des produits de la SNVI pour les besoins de son activité», explique-t-il, ajoutant que même la décision prise par le conseil des participations, en juillet 2014, pour résoudre le problème n'a pas été appliquée. Un autre syndicaliste rappelle qu'il aura fallu attendre jusqu'à septembre dernier pour que le gouvernement réagisse, en incluant une disposition dans la loi de finances 2015 qui exonère l'entreprise des taxes douanières. «Moi, je me demande pourquoi l'usine Mercedes, qui se trouve juste à côté, fonctionne le plus normalement du monde alors que la nôtre tourne au ralenti depuis plus d'un an», s'interroge un autre travailleur qui parle de «manœuvres visant la liquidation de la SNVI». «A un certain moment, même l'Etusa a suspendu ses achats de bus auprès de la SNVI. C'était juste après la désignation de Amar Ghoul à la tête du ministère des Transports. Maintenant, il nous faut au moins six mois pour bien relancer l'activité et la production et améliorer la situation financière de l'entreprise», explique-t-il, en précisant qu'une réunion entre le syndicat et les responsables de la SNVI est prévue dimanche prochain afin de discuter des problèmes susmentionnés et des actions à entreprendre pour les solutionner.