Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, semble ne pas trop s'intéresser au dossier de l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français dans le Sahara algérien. Interrogé au sujet de l'adoption par le Parlement français de la loi indemnisant les victimes des essais nucléaires français, M. Abbas a tout simplement déclaré : « Je n'ai pas trop suivi le dossier. Nous, ce qui nous intéresse, c'est l'aspect politique du dossier, non pas l'aspect matériel », hier, en marge de la rencontre des cadres de son ministère et des directeurs des 48 wilayas. Plus étonnant encore, le ministre des Moudjahidine dit « ignorer » également le nombre d'Algériens, civils et militaires, victimes des essais nucléaires français effectués entre 1960 et 1966. « Je ne sais pas », s'est-il contenté de dire, en lançant : « Il y a des spécialistes qui devront étudier toutes ces questions. » A ce propos, il a indiqué que son ministère organisera un colloque international sur les essais nucléaires dans les prochains jours à Alger. Il faut rappeler que l'idée d'une commission mixte composée d'historiens des deux pays, l'Algérie et la France, a été avancée dans le but de recenser le nombre de victimes, mais concrètement, rien n'a été fait. S'agissant du dossier du rapatriement des archives de la Révolution, le ministre s'est borné à ajouter : « Chaque pays défend ses intérêts. La France sépare les archives à caractère souverain du reste. En tout cas, je vous renvoie aux déclarations du ministre des Affaires étrangères à ce sujet. » M. Abbas, qui ne souhaitait pas faire de déclaration à la presse si ce n'était l'insistance des journalistes, s'est montré très réservé. S'est-il fait rappeler à l'ordre après « l'incident diplomatique » qu'il avait provoqué à la veille de la visite d'Etat du président français, Nicolas Sarkozy, le 3 décembre 2007 ? Le même ministre a par ailleurs annoncé, lors de son intervention devant les cadres de son ministère, qu'« une hausse de 25% des pensions des moudjahidine et des veuves de chahid » sera effective à compter de janvier 2010, à la faveur de la revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG).