A la librairie La plume d'or, dans l'ancienne ville de Béjaïa, Moh Clichy dédicaçait des livres, entouré d'anciens maquisards et activistes de la Fédération de France, à l'instar du président délégué de l'ONM, Tahar Tinouiline. L'auteur, qui est coorganisateur des manifestations historiques du 17 octobre, revient dans son livre, préfacé par Jean-Luc Einnaudi, sur le déroulement des événements et le massacre d'Algériens par la police française, en apportant de précieux témoignages, détails et documents sur cette page sombre de l'histoire de la Libération nationale. «J'ai écrit ce livre parce que, plus de 50 ans après l'indépendance, notre histoire reste occultée. Si nous, les acteurs, nous ne disons pas la vérité, notre histoire partira en java», a déclaré l'auteur à El Watan. Et d'ajouter : «Les manifestations du 17 octobre 1961 ont été l'ultime bataille du peuple algérien pour sa libération et le dernier massacre commis par les Français depuis le début de la colonisation en 1830.» Moh Clichy s'attarde sur le cas peu connu de Fatima Bedar, une Algérienne de 15 ans, originaire de Tichy, dans la wilaya de Béjaïa, qui a rejoint la mobilisation, bravant le couvre-feu imposé par le sinistre Maurice Papon et l'interdiction de ses parents de se rendre à la manifestation. Comme des centaines de ses compatriotes, la jeune militante du FLN fut précipitée dans les eaux glacées de la Seine, suite à la violente réplique de la police française. Fatima Bedar fut l'une des plus jeunes et la seule victime féminine de ces tragiques événements. Le livre, riche en détails poignants et en documents authentiques scannés, doublés du témoignage vivant de l'auteur, constitue un gisement incontournable pour l'historiographie. Il est disponible dans les librairies depuis octobre dernier.