François Fillon a annoncé samedi que le dernier mot reviendrait au président de la République et au gouvernement sur le dossier du voile intégral islamique et a jugé « inacceptables » les tiraillements qu'il crée au sein de la majorité. Paris De notre correspondante Le Premier ministre, qui s'exprimait devant le Conseil national de l'UMP à Paris, a réitéré qu'il y aurait un recours à la loi pour interdire le port du voile intégral et qu'elle serait votée au printemps, après les élections régionales. « Il ne doit y avoir aucune ambiguïté sur le sujet », a-t-il dit, après avoir souligné que, sur une telle affaire « qui touche à notre pacte républicain, la décision ultime relève du président de la République et du gouvernement ». Le vote de la loi interviendra à l'issue de l'adoption d'une résolution de l'Assemblée nationale. François Fillon a justifié sa décision de saisir le Conseil d'Etat, sur la base du rapport de la mission d'information et de la proposition de loi Copé, par la nécessité de disposer du « maximum de garanties juridiques » pour une décision, une fois définis le périmètre et les modalités d'application de l'interdiction du voile intégral. « La nature et les enjeux de ce débat rendent souhaitable la recherche d'un consensus républicain sur ce cadre juridique ». « En outre, il est essentiel de mener la réflexion dans des conditions prévenant tout risque d'interprétation qui blesserait nos compatriotes de confession musulmane », a indiqué François Fillon dans sa lettre au Conseil d'Etat. Le Conseil d'Etat devra « arbitrer la traduction juridique des préoccupations exprimées par la représentation nationale et de soumettre rapidement au Parlement un projet de loi sur ce sujet », rapporte Le Monde. Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, continue de demander une loi d'interdiction générale et absolue du voile intégral dans l'espace public. Il est à rappeler qu'après six mois de travaux, et faute de consensus sur une loi d'interdiction générale, la mission d'information de l'Assemblée nationale - qui a remis son rapport au président de l'Assemblée nationale mardi dernier -, a préconisé l'interdiction du voile intégral dans les services publics . Les mesures proposées visent à rendre plus difficile le port du voile intégral, notamment en durcissant le code de l'entrée et du séjour des étrangers en France ou en utilisant les dispositifs de lutte contre les violences faites aux femmes. Selon le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, il y aurait actuellement en France 1900 femmes voilées intégralement, les deux tiers seraient françaises, un quart d'entre elles seraient des converties à l'islam et la moitié d'entre elles aurait moins de 40 ans.