Les premiers résultats partiels pour la seule capitale Bangui de l'élection présidentielle qui s'est tenue mercredi en Centrafrique donnaient hier à un outsider, Faustin Archange Touadéra (candidat indépendant), une courte avance sur ses rivaux. Ces premières estimations sont basées sur le dépouillement de 64% des votes dans la capitale centrafricaine, soit près de 130 000 voix, a précisé le rapporteur général de l'Autorité nationale des élections (ANE), Julius Ngouadé Baba, lors d'une conférence de presse. Ancien Premier ministre de l'ex-président François Bozizé renversé en 2013, Faustin Archange Touadéra a recueilli 30 999 voix, soit un peu plus qu'Anicet Georges Dologuélé, l'un des favoris, qui a obtenu 28 162 voix, et que Désiré Kolingba, fils d'un ancien président, fort pour l'instant de 25 057 voix. Par ailleurs, trois jours après l'élection, l'ANE a pointé le fort taux de participation enregistré dans la capitale centrafricaine avec 72% de votants à Bangui mercredi. D'après le rapporteur général de l'ANE, «le traitement (des résultats) se poursuit» à Bangui. Les résultats d'au moins six préfectures de province devant être acheminés par avion étaient attendus hier à Bangui. Près de deux millions d'électeurs centrafricains étaient appelés aux urnes mercredi pour élire un nouveau Président et leurs représentants à l'Assemblée nationale. Ces scrutins sont censés sortir le pays de trois années de violences intercommunautaires qui ont ravagé le pays. Le vote, qui s'est déroulé sans incident majeur, s'est prolongé parfois tard dans la nuit dans les bureaux qui avaient ouvert en retard en raison de lenteurs dans l'arrivée et la mise en place du matériel électoral, à Bangui comme en province. Une trentaine de candidats étaient en lice pour ce premier tour de la présidentielle, dont les résultats définitifs seront rendus publics dans les prochains jours. Un probable second tour est prévu le 31 janvier. Pour le chef de la Mission des Nations unies (Minusca), Parfait Onanga-Anyanga, la participation importante et l'absence d'incidents violents ont été «un succès». La Centrafrique, un des pays les plus pauvres au monde, est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par l'ex-rébellion Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale menée par la France dans son ancienne colonie début 2014.