Malgré les scandales qui ont défrayé la chronique locale, suite aux détournements commis par ses agents, la CNAS semble peu soucieuse d'afficher une image plus avenante d'elle. Ainsi, pour ceux des usagers qui se rendent à l'agence du centre-ville, celle-là même par qui les scandales sont arrivés, c'est le calvaire. Pourtant, à l'entrée, au premier abord, l'établissement est un petit bijou d'agencement, très net, bien éclairé, avec des sièges pour l'attente. Et suprême luxe, il n'y a pas de comptoir à la réception puisque l'on est reçu assis face à l'agent. L'usager passe d'abord par le distributeur de tickets pour s'insérer dans un ordre de passage. Néanmoins, au bout d'une demi-heure d'attente, celle-ci s'effiloche lamentablement. Il s'aperçoit en outre que chaque assuré qui passe se présente muni de plusieurs dossiers au lieu d'un, ce qui fait l'équivalent de plusieurs usagers qui passent avant lui, lui qui est venu avec un seul dossier : « Normal, car pourquoi se farcir toute une matinée d'attente pour un dossier. Il vaut mieux en réunir plusieurs », explique un voisin de siège. Pis, face à cette situation, il n'y a que deux agents à l'accueil, l'un pour la liquidation du dossier et l'autre pour la vérification : « Mais pourquoi, il n'y a que trois jours de réception consacrés aux assurés de Témouchent et les autres journées pour ceux des villages environnants. Pourquoi ne pas ouvrir à tous, tous les jours ? C'est plus simple. Et puis, on ne reçoit pas toute la journée, mais seulement la matinée, je me demande, cela arrange qui cette organisation ? », s'interroge un autre voisin. Le temps passe et les anomalies se multiplient. De petits malins parmi les usagers décrochent plus d'un ticket du distributeur. Prévenant envers un parent ou un ami qui arriverait éventuellement, et pour lui éviter une trop longue attente, ils lui offrent le sésame pour passer avant tous. Les gens ne savent pas protester contre ce genre d'agissements. Quant à l'appel d'un numéro, personne ne se présente, on sait que l'usager qui vient de passer avait pris un ticket supplémentaire mais n'a pu le remettre à personne : « C'est cette organisation biscornue de la CNAS qui pousse les gens à ce type de pratiques. Les plus malins prennent un ticket, vont faire leur marché ou s'adonner à quelque occupation, pour revenir deux heures plus tard pendant que les autres usagers ont passé leur temps à se morfondre ».