Quatre-vingt-huit ouvriers de l'Entreprise de distribution de matériel de construction (Edimco), située à Khemis Miliana, sans salaire depuis deux mois suite à l'immobilisation de leur principal outil de travail, 6 camions et 2 remorques proposés à la vente aux enchères après une décision de justice, se sont opposés mercredi dernier à la saisie de ce matériel par l'hussier et le commissaire-priseur. Pour rappel, cette situation est liée à une affaire de dette d'un montant de 9,5 millions de dinars contractée devant le notaire en août 2000 par l'ancien directeur (A.B.) avec le client (K.L.) et remboursée en septembre de la même année. Mais selon le collectif des travailleurs, cette transaction a été effectuée à l'insu du conseil d'administration et de la Société de gestion des participants (SGP) et ne figure sur aucun document comptable de l'entreprise, raisons pour lesquelles les travailleurs ont exprimé leur mécontentement afin d'attirer l'attention des pouvoirs publics. Il y a lieu de rappeler également que c'est lors de la première présentation de l'hussier en octobre 2004 pour faire valoir la dette que la direction actuelle a fait opposition saisissant les parties concernées sans obtenir satisfaction. D'un autre côté, le commissaire aux comptes dans une correspondance en date de janvier 2004 à signaler des irrégularités (chèques de garantie) remis par le directeur sortant au profit du premier client d'un montant global de 150 millions de dinar durant l'exercice 2001 et non mentionnés dans les journaux comptables. Par ailleurs, nos sources indiquent également la circulation de chèques de garantie libellés au nom de plusieurs autres clients par l'ex-directeur, ce qui a poussé la direction actuelle à introduire une action en justice pour tentative d'escroquerie contre l'ex-directeur qui reconnaît dans une correspondance avoir remis des chèques de garantie au client principal mais nie l'existence de la dette. Pour conclure, signalons que l'hussier et le commissaire-priseur ont accordé un délai de 10 jours aux collectifs des travailleurs avant de mettre l'opération de saisie à exécution quitte à faire intervenir la force publique mais de leur côté, les travailleurs se disent déterminés à défendre ce qu'ils considèrent comme leur gagne-pain. Affaire à suivre.