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Commune de Aïn Taâzout : Des atouts touristiques à revaloriser
Publié dans El Watan le 10 - 02 - 2010

Opiniâtres et durs à la tâche, les habitants de cette commune, ont de tout temps tiré leur pitance de cette terre hostile et belle à la fois.
Certes, Biskra est associée dans l'imaginaire populaire aux dattes, dont les Ziban sont le berceau national, aux immensités steppiques où croit l'excellente race ovine Ouled Djellal et à la chaleur caniculaire de ses longs étés. Cette wilaya s'étendant sur plus de 21 000 km2, inclue aussi dans sa partie septentrionale le versant sud des Aurès. Ces chaînes montagneuses à jamais associées à la glorieuse lutte de Libération nationale, où il existe toujours une myriade de villages et de douars séculaires tranchant de tout de point de vue avec le reste de la wilaya. Aïn Zaâtout est l'exemple même de ces villages aurèsiens du nord de la wilaya de Biskra qui ont failli être rayés de la carte « mais qui, à la faveur du dernier plan de développement quinquennal, sont à deux doigts d'une résurrection », selon les mots de Azzedine Benrahla, vice-président de cette APC.
Ici, point de palmier mais des oliviers centenaires répondant aux noms de Kenane ou Zarach. Ici, pas de routes rectilignes, ni d'autoroutes traversant des terres planes et monotones, mais des ravins, des escarpements et des chemins serpentant à flanc de montagnes et qui offrent des vues panoramiques sur des paysages d'une époustouflante beauté, ouvrant, au détour d'un virage, sur des vallées irriguées par des sources naturelles d'eau claire. Accessible seulement par le CW 54 reliant la RN87 et la RN3 dans la wilaya de Batna, cette commune de la daïra d'El Kantara, distante de 49 km du chef-lieu de wilaya, ayant actuellement 3 669 habitants, s'étend sur plus de 171 km2 dont 59,36 % sont en zones montagneuses.
Une terre hostile et belle à la fois
Culminant à plus de 1 400 m d'altitude, la neige y tombe en hiver et il n'est pas rare de voir surgir de la forêt immense de chênes-lièges et de pins, faisant 4 264 ha de superficie et jouxtant le village, des sangliers à la recherche de nourriture. Les habitants y vivent essentiellement du travail de la terre et de la culture d'environ 2 500 oliviers qui donnent, ici, une huile dont la réputation n'est plus à faire et qui se négocie à 800 DA le litre. La récolte du miel constitue aussi une source de revenus non négligeable pour les exploitants se partageant actuellement 3 200 ruches. Opiniâtres et durs à la tâche, les habitants de la commune de Ain Zaàtout ont de tout temps tiré leur pitance de cette terre hostile et belle à la fois.
Depuis l'indépendance, à l'instar de beaucoup de communes de même type, enclavée et anonyme, elle a végété, au gré des maigres budgets de développement, du dépeuplement inexorable et de l'amoncellement des difficultés quotidiennes. Les années 1990 et leurs lots d'événements dramatiques pour le pays, n'y ont évidemment pas arrangé les choses. Beaucoup de ses habitants, à la recherche d'une vie meilleure pour eux et leurs enfants l'ont quittée pour aller s'installer à Biskra, Batna ou Alger. « Mais cette tendance semble se renverser ; les conditions sécuritaires sont excellentes et la population commence à ressentir les effets des différents projets concrétisés dernièrement », a ajouté le responsable communal.
En effet, avec maintenant deux écoles primaires, un centre de formation dispensant des cours de couture et d'apiculture, un lycée de 800 places pédagogiques avec actuellement 159 élèves, un réseau de distribution d'eau potable des plus fiables et un autre d'assainissement, tous deux neufs, opérationnels et répondant aux normes en termes de préservation de l'environnement et de la santé. A cela s'ajoute un centre de soins employant 4 médecins et 9 paramédicaux, un stade de football qui ouvrira ses portes cette semaine. Aïn Zaâtout renaît graduellement à la vie. Notre interlocuteur dira : « Le nombre d'habitants y a été multiplié par deux durant cet été. Beaucoup de natifs sont revenus séjourner dans les maisons de leurs ancêtres. Il y a quelques années, il ne restait plus qu'un vieux pressoir à huile mû par un âne, aujourd'hui, nous en avons 5 dont trois modernes, fonctionnant à l'électricité ».
Ayant des idées plein la tête pour que l'élan impulsé ces dernières années se poursuive, il dira : « notre commune ne doit plus pâtir des lenteurs administratifs, des projets bâclés et des retards d'exécution. Elle a tous les atouts pour devenir une importante zone oléicole, un site touristique de première catégorie et un lieu de repos et de villégiature de dimension nationale. Nous avons besoin de projets pour exister. Le prochain PCD sera complètement consacré à l'aménagement des espaces publics du village. Le développement de l'agriculture de montagne, de l'apiculture, la plantation de nouvelles oliveraies et le tourisme sont les créneaux d'activités qui répondent parfaitement aux caractéristiques de notre région. »
Comment faire venir les touristes ?
L'ouverture d'une antenne de la CNAS, la construction d'une maternité et la prise en charge des demandeurs d'emploi diplômés, constituent une des grosses tâches à accomplir. Posé sur un piedmont, à quelques encablures du mont Ourthmadhas qui a donné son nom à une célèbre bataille de septembre 1956, durant laquelle les forces coloniales prévenues d'une importante réunion de Moudjahidine avaient engagé des forces colossales pour anéantir sans succès « la rébellion ». Le noyau originel du village de Aïn Zaâtout tombe en lambeaux. « Il a besoin d'une opération de réhabilitation comme celle qui a été entreprise au village rouge d'El Kantara. », disent beaucoup d'habitants, enthousiasmés par les perspectives de développement.
Ils plaident aussi pour la construction d'une auberge de jeunes ou d'une toute autre structure d'hébergement et la formation de jeunes guides, « des conditions sine qua none pour envisager la moindre embellie dans le secteur touristique, », selon Azzedine Benrahla, pour l'aménagement d'aires de stationnement et de repos pour les familles en promenade dans la zone forestière et cela en coordination avec les services en charge de la protection des forêts et surtout pour la réfection du chemin de wilaya 54. « Après cela, un plan de communication pour faire sortir le village de l'anonymat et attirer les visiteurs, lui insufflant ainsi un nouveau rythme de vie, pourra être lancé », est-il prévu par les responsables municipaux de cette commune qui veut plus que jamais exister.


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