Les municipalités, sans moyens, sont contraintes d'assurer la sécurité et l'entretien des lieux. Des locaux ont été saccagés et transformés en repaires de débauche. Le projet de réalisation de 100 locaux à usage professionnel traîne toujours le pas dans la wilaya de Constantine. Selon une source de la DLEP, qui assure le suivi des travaux, sur les 1200 locaux prévus, 610 ont été achevés à 100%, d'après la situation arrêtée au 30 octobre 2009. Cinq ans après son lancement, le projet n'avance pas comme prévu. Le point noir de l'opération demeure le financement insuffisant. « La wilaya est parvenue à boucler difficilement une première tranche de 495 locaux, alors que dans certaines communes, les travaux de VRD viennent d'être entamés à cause du transfert tardif des enveloppes financières », affirme un responsable de la DLEP, qui précise qu'une deuxième tranche de 610 locaux est en cours de réalisation, mais les choses ne semblent pas aller vers le mieux. A Constantine, par exemple, le projet butte contre le manque d'assiettes foncières dans une ville déjà saturée. Ce qui a poussé les autorités à revoir le mode des quotas prévus. « Les communes n'auront pas toutes 100 locaux chacune en raison de l'indisponibilité de terrains dans certaines, mais aussi à cause des besoins non exprimés par les APC dans d'autres », dira le même responsable. Ceci explique d'ailleurs le fait que la commune bénéficie à elle seule de 462 locaux, dont 262 à la nouvelle ville Ali Mendjeli pour un montant de 200 millions de dinars. Il faudra noter que la réception de la première tranche de 495 locaux d'une superficie variant entre 26 m2 et 40 m2 et d'un coût moyen de 6 millions de dinars, a causé des « ennuis » aux APC après la remise des clés. Les municipalités, sans moyens et contraintes d'assurer la sécurité, l'entretien et le gardiennage des lieux, se sont trouvées confrontées à un véritable problème. A Constantine, la plupart des locaux n'ont pas trouvé preneur pour des raisons d'éloignement, d'exiguïté, d'incompatibilité, de manque d'aménagement, d'insécurité et surtout de non-conformité avec les activités à caractère professionnel. « Comment pouvait-on attribuer un local au 1er ou au 2e étage pour un artisan qui aura à déplacer des appareils et des produits lourds », s'interroge un bénéficiaire, qui affirme que nombreux parmi ses collègues sont ceux qui ont dû abandonner ou changer carrément d'activité. Le plus dur demeure la situation déplo rable des locaux abandonnés dans la nature, sans assainissement ni voirie. Le cas des locaux implantés dans la cité Boudraâ Salah, dans la ville de Constantine, illustre le gâchis qui a marqué cette opération. Les lieux ont été complètement saccagés et transformés en repaires de débauche.