Le juge d'instruction près la deuxième chambre du tribunal de Tiaret a décidé, avant-hier soir, la mise sous mandat de dépôt du directeur de la garde communale et de trois employés de cette direction, accusés d'avoir dilapidé des biens publics. La présentation des prévenus devant du procureur de la République intervient au lendemain de la diffusion d'une longue lettre anonyme dénonçant entre autres scandales celui lié à ce que les accusateurs qualifient de « graves dépassements » dans les relations entre les gardes communaux et dans la gestion de cette direction avec ces responsables. Sans préjuger des suites judiciaires de cette énième affaire tant qu'il y a présomption d'innocence, la Gendarmerie nationale avait, il y a quelque temps, ouvert une enquête, mais selon certaines sources, le dossier avait requis l'initiation d'une expertise. D'où le retard pris pour son acheminement. L'affaire, qui succède à celles de l'APC de Tiaret, de l'agence foncière, de l'éducation et de bien d'autres, illustre pour le commun des Tiaretis le degré de déliquescence des mœurs et de la gestion du patrimoine public. Quoi qu'on en dise, le phénomène des tracts et lettres anonymes est devenu un moyen de faire éclater la vérité et de tenir informée l'opinion publique. C'est dire la méfiance des dénonciateurs face à la machine des représailles éventuelles.