Pour la première fois dans l'histoire de la justice algérienne, les magistrats ont élu, mercredi dernier, à bulletins secrets mis dans des urnes transparentes, leurs représentants au niveau du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à la faveur du nouveau statut de la magistrature. Cette opération se déroulait avant par l'envoi de correspondance comportant les noms des candidats. Ces derniers étaient au nombre de 241 magistrats, dont 127 des cours de justice, 101 des tribunaux, 7 de la Cour suprême et 6 du Conseil d'Etat. Que ce soit au niveau des cours de justice, des tribunaux, du Conseil d'Etat ou de la Cour suprême, l'élection s'est déroulée, selon le secrétaire général du Syndicat national des magistrats (SNM), Djamel Aïdouni, dans « de bonnes conditions avec un fort taux de participation qui a avoisiné les 100 % dans de nombreuses juridictions ». Ainsi, selon les résultats préliminaires, les quatre magistrats élus représentant les cours et les tribunaux sont Mme Charef Eddine Zoubida, présidente de la cour de Jijel, Kaddour Berradja, procureur général près la cour d'Alger, El Bey Khaled, procureur du tribunal de Rouiba, Hamdi Bacha Omar, juge près le tribunal de Guelma. Ceux représentants la Cour suprême et le Conseil d'Etat, MM. Laâroussi, Bouzertini, Boussouf et Benaâbid. Jusqu'à hier, aucune information n'a été donnée officiellement, attendant peut-être que ce soit la président qui se chargera de cette mission, étant donné que le CSM est présidé par le chef de l'Etat. Il se compose également du ministre de la Justice, garde des Sceaux en sa qualité de vice-président, du premier président de la Cour suprême, du procureur général de la Cour suprême ainsi que de 6 personnalités choisies, pour leurs compétences, par le président de la République en dehors du corps de la justice. Deux sièges, ceux des représentants des tribunaux administratifs, resteront néanmoins vides, du fait que ces juridictions n'ont pas encore été installées. A signaler que cette élection intervient à quelques jours seulement de la conférence nationale de la réforme judiciaire, prévue les 28 et 29 mars à Alger sous le haut patronage du président de la République et à laquelle de nombreux magistrats ont été conviés. A l'ordre du jour, l'installation de plusieurs ateliers qui se pencheront sur des axes précis et définis de la réforme de la justice avec pour but de sortir avec des recommandations. Des conférences similaires ont regroupé les magistrats de l'Est, puis de l'Ouest et avant du Centre, avant de réunir une dernière fois l'ensemble des concernés par la réforme judiciaire.