Annoncés depuis plusieurs années, de nombreux projets de développement sont bloqués dans la commune de Naciria, à 40 km à l'est de Boumerdès. Tous les secteurs sont concernés. La vie des habitants de cette localité aux grandes potentialités agricoles est rythmée par les interminables chantiers lancés puis abandonnés les uns après les autres à cause de la défaillance des entreprises de réalisation et les coupes budgétaires décidées par le gouvernement après la chute des prix du pétrole. Que ce soit en ville ou en campagne, le constat est toujours le même. Les nids-de-poule, la poussière, la boue, les gravats et autres débris des chantiers non achevés sont devenus le lot quotidien de la population. C'est le cas au chef-lieu communal et dans les villages de Bouassem et Boumraou, où des projets d'aménagement urbain et de raccordements au réseau du gaz de ville et d'AEP sont bloqués depuis plus de trois ans. Même chose pour le projet d'assainissement inscrit à Bouassem et les chantiers de gaz naturel des villages Chender, Ouled Moussa, Allalou, Bouyilef, Iwaryachen et Aït Slimane. «On ne sait plus qui fait quoi ici. Nos foyers sont raccordés au gaz de ville depuis un an, mais les conduites ne sont pas mises en service», dénonce Hamid, un jeune habitant à Boumraou, qui se plaint de l'arrêt des travaux de la bibliothèque, d'aménagement urbain et de rénovation du réseau d'AEP. Interrogé, le premier vice-président d'APC, M. Obraham, affirme que la commune n'a aucun droit de regard sur les projets sectoriels. «Le réseau d'AEP devrait être rénové sur un linéaire de 35 km au niveau de toute la commune, mais l'entreprise engagé a résilié le contrat début 2014», a-t-il précisé, ajoutant que pas moins de 150 habitations nouvellement construites à Ighil Yala, Taâzibt, Akal Avarkan, et Tahchat ne sont pas encore électrifiées. Outre ces problèmes, les habitants dénoncent la mauvaise qualité des travaux d'aménagement réalisés au chef-lieu. Les commissions d'enquête diligentées par la wilaya suite aux requêtes des élus locaux font état de réseaux de voiries obstruées, de trottoirs arrachés, du bitume fissuré quelques semaines après sa pose et des ruelles non remises en état. M. Obraham fait état d'une somme de 12 millions de dinars qui n'est pas encore consommée par l'entreprise engagée. Les habitants, eux, disent n'avoir tiré aucun profit des projets susmentionnés. «On a tout creusé. Le réseau de la fibre optique a été installé depuis plusieurs mois, mais les branchements secondaires tardent toujours à être effectués», déplore un jeune qui dénonce le gel du projet de la salle omnisports et celui portant revêtement du stade communal en gazon synthétique. La frange juvénile locale n'a, pour l'instant, que les cafés comme refuge. Le centre sportif de proximité et la maison de jeunes du centre-ville sont désertés à longueur d'année à cause du manque d'activités et d'encadreurs. Alors que les chantiers de la bibliothèque communale et de la piscine semi-olympique ont connu d'énormes retards dans la réalisation.