Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a présenté jeudi, à Madrid, ses idées pour une stratégie globale contre le terrorisme lors de la conférence internationale sur le terrorisme et la démocratie organisée dans le cadre de la commémoration de l'attentat du 11 mars 2004 à la station ferroviaire d'Atocha, à Madrid, qui a fait 192 morts et environ 3000 blessés. La proposition de M. Annan est composée de cinq points principaux : décourager les mécontents de choisir le terrorisme comme tactique, difficulté dans l'acquisition de moyens qui permettraient aux terroristes d'atteindre leurs fins, dissuader les Etats qui les soutiennent, développer les capacités de prévention et enfin la défense des droits de l'homme. Les cinq points en version anglaise commencent par la lettre D. Et c'est la raison pour laquelle le secrétaire général de l'ONU appelle son initiative « la stratégie des 5D ». « Le terrorisme est manifestement l'une des menaces qui pèsent aujourd'hui sur l'humanité », a déclaré M. Annan, avant d'avancer la définition du terme terrorisme : « Une action sera terroriste si son intention est de provoquer des morts ou des blessés graves des civils ou des non-combattants, pour obliger un gouvernement ou une organisation internationale de faire ou de s'abstenir de faire. » La définition avancée par le secrétaire général de l'ONU exclut de la sphère du terrorisme toute action contre des forces militaires ou paramilitaires. Mais il y a un point qui n'est pas assez clair : celui des attentats suicides des Palestiniens contre les Israéliens que Kofi Annan condamne car ils provoquent la mort de civils. « Le droit de résistance à l'occupation doit être compris dans son vrai sens », a dit Annan, et il poursuit : « Il ne doit en aucun cas inclure le droit de tuer ou de blesser délibérément des civils. » Le secrétaire général des Nations unies s'est abstenu de se prononcer sur le terrorisme des Etats.