Après l'échec relatif de la vaccination, la coordinatrice du dossier de cette grippe au ministère de la Santé tente de persuader le corps médical de la nécessité d'adhérer à l'opération. L'opération de vaccination contre la grippe A (H1N1) a fait dernièrement l'objet d'une journée de formation organisée à la grande salle des conférences du musée de la wilaya VI, historique. Cette manifestation scientifique, entrant dans le cadre de la seconde phase du plan national de lutte contre cette épidémie grippale, a regroupé des praticiens de 16 wilayas de l'Est du pays reliées par vidéoconférence à leurs collègues des wilayas du Centre. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, après l'échec relatif de la première phase de l'opération de vaccination tente, par le biais d'une large sensibilisation à laquelle a pris part la coordinatrice du dossier grippe A, de persuader le corps médical de la nécessité de rester vigilant et de s'impliquer davantage dans les prochaines phases de cette opération d'utilité publique. Comme nous l'ont confié plusieurs praticiens, il semble qu'il y ait un avant et un après le décès du Dr Lilia R., chef de service de réanimation au CHU Saâdna Abdenour de Sétif. Nos interlocuteurs notent que la défunte « a été, à l'instar de tous les médecins et autres agents hospitaliers, parmi les premiers fonctionnaires à se faire vacciner, s'exposant aux effets indésirables et autres complications post-vaccination ». Pour certains, l'épidémie a été d'une ampleur largement surestimée et beaucoup moins meurtrière qu'annoncée, avec 57 morts, dont 14 femmes enceintes. A Biskra il n' y a eu que 5 décès dus à la grippe porcine, c'est en tout cas le bilan officiel. On ne peut s'empêcher de se poser la question de savoir si l'OMS, sous la pression évidente des puissants lobbies de l'industrie pharmaceutique occidentale, n'a pas tiré la sonnette d'alarme un peu trop vite ? Quoi qu'il en soit, cette autorité directrice et coordonnatrice (dans le domaine de la santé) des travaux ayant un caractère international au sein du système des Nations unies, fait en quelque sorte son mea culpa en confirmant le déclin général de la pandémie de grippe A/H1N1 en 2010 et annonce qu'il n' y a eu, à travers le monde, en tout et pour tout que 15 000 décès depuis l'apparition du virus en mars/avril 2009. Cependant, comme l'ont souligné plusieurs intervenants à cette rencontre, la pandémie subsiste toujours et son évolution demeure imprévisible en termes de virulence et de dynamique. On peut la comparer à un tremblement de terre avec ses diverses répliques, celles-ci pouvant être d'une plus grande magnitude que le séisme lui- même.