Par 180 voix contre et 170 pour, les députés ont rejeté un deuxième gouvernement Rajoy. Les partis ont désormais deux mois pour négocier et s'ils ne trouvent aucun accord, de nouvelles élections législatives seront convoquées pour le 25 décembre , une date très compliquée et les troisièmes en un an. Les 32 députés de Ciudadanos, ceux de la coalition des Canaries et les élus du Parti Populaire ont donné 170 en faveur de Rajoy mais sans la majorité absolue et il leur a fallu un ralliement ou une abstention des Socialistes pour être élu. " Maintenant , on doit nous asseoir sérieusement et explorer toutes les possibilités, à trois , notamment le Parti populaire (PP), le Parti socialiste (PSOE) et Ciudadanos , pour garantir que l'Espagne ait enfin un gouvernement, et un parlement et garantir aussi l'union et discuter d'un programme de réformes.", a suggéré le leader de Ciudadanos, Albert Rivera, dont le parti est en quatrième position . le parti de pablo Iglesias , Podemos , la gauche radicale qui veut mettre fin aux politiques d'austérité, arrivait en troisième position. il propose , par ailleurs, depuis des mois une alliance contre nature avec les socialistes et les partis indépendantistes catalans, sachant pertinemment que le PSOE, très attaché à l'unité de l'Espagne, ne peut pas accepter les conditions des indépendantistes. Une position d'autant plus difficile à tenir qu'une centaine de propositions de l'accord passé entre le droite et le centre figuraient déjà en mars dans le contrat passé entre les socialistes et Ciudadanos. pour le socialiste , Pedro Sanchez , poursuivre le blocage politique revêt un aspect de vengeance personnel. En mars dernier, il était le premier candidat désigné par le roi pour former un gouvernement à ne pas décrocher son investiture, et ce depuis le retour de la démocratie, après la mort de Franco. l´échec de Rajoy a mis les deux hommes à égalité. "Nous allons voter contre la continuité du Parti populaire à la tête du gouvernement, avec Mariano Rajoy comme président du gouvernement", a dit à la presse le secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). et d´ajouter ."Les possibilités d'un accord avec le PP sont définitivement nulles". le parti socialiste et le parti populaire se rejettent la responsabilité des troisièmes élections qui pourraient être convoquées pour décembre, à moins qu´un miracle de dernière minute se réalise. Les électeurs de Ciudadanos sont en grande partie "les enfants des électeurs du parti Populaire, PP", et "la droite étant plus pragmatique", ils pourraient décider la prochaine fois de donner leurs voix au PP afin d'éviter un nouveau blocage au parlement. Ciudadanos, qui a offert successivement aux socialistes puis à Mariano Rajoy un appui qui s'est révélé insuffisant, risque lui aussi d'apparaître comme une force négligeable.