Le 06 octobre 2016 a eu lieu au centre d'imagerie médicale de l'établissement public hospitalier (EPH) de Sidi Ghilès, localité côtière située à l'Ouest de Tipasa (33 kms), un inédit évènement médical vient de se produire au service de l'IRM. Ce fût un cas d'étude pour les jeunes médecins radiologues et le personnel paramédical. L'équipe était stressée et heureuse à la fois, sachant ce qui les attendait. Cet évènement était très symbolique, au moment où le peuple algérien s'apprête à célébrer le 62ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale. Des efforts avaient été faits par les gestionnaires pour équiper le centre d'imagerie médicale de cet EPH de tous les équipements (scanner, IRM, mammographie, échographie, radiologie), afin d'atténuer les souffrances des patients. Il est 09h45, quand le 1er patient assis sur une chaise roulante est invité par le personnel médical pour le préparer à l'examen de l'IRM. L'équipe médicale et paramédicale avait du mal à dissimuler son émotion. Le silence était pesant. Ignorant l'évènement, des citoyens attendaient leur tour pour être consultés, d'autres étaient en quête d'une inscription pour des RDV. Le directeur de l'EPH fait la navette entre son bureau et le service de l'IRM. Il discutait avec le personnel mobilisé déjà avant l'entame de l'IRM. En effet, c'est la 1ère fois qu'un malade sera soumis à l'examen au service de l'IRM, après subi une injection. L'infirmier avait déjà ramené les médicaments. A l'issue d'une courte discussion avec le patient, l'injection avait été faite. L'atmosphère devient insupportable. Toute l'équipe craignait la réaction du patient. Quelques instants après l'entrée du malade, venue de l'EHS de Cherchell, pour s'assurer du fonctionnement du nouvel équipement (IRM), la Pr. en anesthésie et réanimation, Bouderra Salima, enveloppée dans sa blouse blanche pénètre dans le service. Quelques minutes plus tard, Pr Bouderra, souriante. « Cela se déroule positivement, nous révèle-t-elle, sachez que la wilaya de Tipasa vient d'enregistrer en ces moments précis pour la 1ère fois, la mise en marche de l'IRM ajoute-t-elle, nos malades ne vont plus dans les wilayas de Blida et d'Alger pour effectuer l'IRM, vous vous rendez-compte, nous n'allons plus mobiliser une ambulance et les personnels pour accompagner nos malades, en plus de l'handicap du trajet quand il s'agit d'une urgence. Désormais, les citoyens de la wilaya de Tipasa possèdent leur IRM, c'est extraordinaire pour le secteur de la santé publique », conclut-elle. Les médecins radiologues Abbas Lynda et sa consœur Yalaoui, l'assistant post-injection Aissou Karim (A.M.A.R), le coordinateur Djeddou Mourad, les techniciens en radiologie Bouamra Aboubakr et Wahiba B affichaient leur bonheur sous le regard du Directeur de l'EPH après le passage du 1er malade à l'IRM. Le patient Ghebalou Ahmed connu sous le pseudonyme « H'Mimed » parle difficilement, en raison de la gravité de son état de santé. « Vive la jeunesse, je vous remercie, je suis comblé, vous êtes le présent et l'avenir de notre pays, il faut continuer à travailler pour le pays et ses citoyens malades, je suis très fier, barak Allah ou fikoum », conclut-il. Le patient âgé de 80 ans faisait parti des 21 premiers lycéens, éclaireurs, choisis par Abane Ramdane afin qu'ils rejoignent les maquis, bien avant l'appel du FLN du 19 mai 1956. A l'époque, les jeunes étudiants activaient au sein de 05 cellules à Alger. Le moudjahid Gaid Tahar, frère de Malika Gaid, membre fondateur de l'UGTA, désigné par Abane Ramdane au poste de coordinateur des 05 cellules. Ghebalou Ahmed faisait partie du groupe composé de Amara Rachid, Saci Boulefâa, Boudissa, Meriem Benmihoub, Houria Bâaziz, Fadhéla Mesli. Ces derniers avaient rejoint les maquis de la wilaya IV (Blida). Leurs camarades, en l'occurrence Lounici, Omar Aouchiche, Lamraoui Ali, Lamraoui Mahmoud, Mâabout Hocine avaient rejoint les maquis de la wilaya III (Kabylie). Le jeune Saber Mustapha avait rejoint la wilaya VI. Touati Ahmed et Zoulikha Bekadour étaient affectés à l'Oranie. Le personnel médical du service de l'IRM de l'EPH qui ignorait le passé de leur patient, ont affiché leur bonheur, après avoir pris connaissance de son parcours durant la Révolution, un moudjahed authentique au passé historique qui continue à raser les murs. Une photo avait été prise pour immortaliser ces instants inédits et historiques.