Quelque 114 entreprises publiques économiques auraient été privatisées durant l'année 2004, selon Ahmed Ouyahia qui s'exprimait hier matin à la Chaîne III. Les transferts de propriété auraient permis au Trésor d'engranger pas moins de 20 milliards de dinars de recettes nonobstant la prise en charge par les acquéreurs d'environ 3 milliards de dettes qui figuraient à leurs passifs. Les chiffres avancés seront, dit-il, détaillés à la faveur du bilan qu'il dressera devant les députés dans le courant d'avril prochain. Bien que la plupart des privatisations concrétisées soient la concrétisation d'appels d'offres qui remontent aux années 1997 et 1998, on peut considérer le résultat obtenu comme un bon début qui devrait convaincre les plus sceptiques d'entre les observateurs de la scène économique algérienne que la privatisation n'est plus un slogan mais une réalité et un objectif concret du gouvernement. Les unités privatisées sont des petites et moyennes entreprises (moins de 2 milliards de dinars de chiffre d'affaires) de diverses branches d'activité parmi lesquelles figurent en bonne place des briqueteries, des hôtels, des entreprises de boissons et d'agro-alimentaires. Les emplois ont été sauvegardés et l'obligation d'accroître les capacités de production des unités privatisées figure comme condition dans pratiquement tous les cahiers des charges qui encadrent les transferts de propriétés en question. L'année 2005 confirmera cette volonté des pouvoirs publics d'aller encore plus vite en matière de transferts de propriétés publiques vers le secteur privé, nous confirment des sources proches des sociétés de gestion de participation, transformées pour la circonstance en véritables agences de privatisation. Plus de 250 unités économiques, dont les procédures de privatisation sont finalisées ou en bonne voie de l'être, devraient changer de propriétaires d'ici la fin de l'année en cours, si évidemment les accords de transferts aux acquéreurs sont rapidement donnés par les autorités politiques concernées. Les privatisations toucheront cette année pratiquement toutes les branches d'activité. Elles seront concrétisées tantôt par des ventes d'unités économiques, des accords de partenariat impliquant de nombreuses sociétés privées algériennes et étrangères ainsi que des offres publiques de vente par le biais de la bourse d'Alger. Environ 50 milliards de dinars de recettes et quelque 7 milliards de dinars de désendettement public sont attendus des privatisations de l'année en cours. Quand bien même des obstacles viendraient à retarder la privatisation de certaines entreprises, 2005 sera sans aucun doute l'année de tous les records en matière de privatisation.