Avant la fin de l?année, 250 entreprises publiques seront privatisées. Ahmed Ouyahia, en s?adressant aux députés hier, a défendu son programme de privatisation qu?il pense renforcer, puisque 250 autres offres de cession d?entreprises publiques sont à l?étude. Lors de la session plénière consacrée aux réponses aux questions des députés sur la déclaration de politique générale du gouvernement, M. Ouyahia indiquera que «500 nouvelles offres de privatisations d'entreprises publiques sont à l'étude, et nous espérons pouvoir concrétiser 250 nouvelles privatisations au moins, avant la fin de l'année en cours». Cette déclaration vient s?ajouter à celle de dimanche dernier faisant état de «140 entreprises privatisées jusqu'à ce jour, engendrant 5 000 nouveaux emplois». Une liste dressée par les pouvoirs publics prévoit la privatisation de plus d?un millier d?entreprises publiques, d?où les appréhensions des députés de voir les travailleurs des entreprises publiques perdre leur emploi en raison de la privatisation. Des appréhensions qui «ne sont pas justifiées», selon le Chef du gouvernement. Il a, dans ce contexte, cité l'exemple de l'usine de l?eau minérale de Benharoun (Alger) dont la privatisation a permis, selon M. Ouyahia, de préserver la totalité des emplois, voire d'intensifier la production. «Aucun travailleur n'a perdu son emploi dans cette usine», a t-il affirmé. M. Ouyahia a ajouté que «les salaires des travailleurs ont augmenté de 3 000 DA et l'usine a quadruplé sa production, et est même parvenue à exporter vers un pays maghrébin». Il rappellera, à cet effet, que le reste des privatisations opérées jusqu'à ce jour «ont été assorties de l'assentiment des travailleurs des entreprises concernées». Toutefois, et même si les cas de licenciements sont limités, il demeure une réalité. «Oui, j?ai procédé à la dissolution de 1 000 entreprises entre 1996 et 1998 et au licenciement de 400 000 travailleurs, mais notez qu?en 2004, seuls 486 travailleurs ont été licenciés», dira-t-il. Répondant à une question d'un député sur la performance de la privatisation, le Chef du gouvernement a tenu à souligner que le transfert de la propriété des entreprises est conditionné impérativement par le transfert des dettes au nouveau propriétaire, ce qui est à même d'alléger le fardeau financier sur le budget de l'Etat. Chiffres à l?appui il indiquera que «les opérations de privatisation concrétisées jusqu'à présent ont permis la prise en charge par les privés d'une dette de l'ordre de 16 milliards de dinars» tout en soulignant que le tiers des entreprises publiques est «malade», et croule sous le poids de 280 milliards de dinars de dettes. Enfin, la privatisation des hôtels devra répondre à des exigences très claires, selon M Ouyahia, qui précise que «la plupart des hôtels algériens seront cédés à des Algériens sérieux qui respectent le cahier des charges, et qui sont capables de garantir les salaires des travailleurs».