Ils étaient 6, à La Pointe, au sens propre et au sens figuré, pour créer le FLN à Alger, fin octobre 1954. Puis 9, avec l'adoption par Aït Ahmed, Ben Bella et Khider du projet, proclamé officiellement le 1er novembre. Un demi-siècle plus tard, les 9 ne sont plus là, équitablement morts, 3 de mort naturelle, 3 tués par les Français, 3 par des Algériens. Mais s'ils sont des milliers aujourd'hui à avoir leur carte du FLN, principalement pour des réductions sur l'achat de semoule, il n'y a qu'une seule tête. Saadani, venu des frontières de l'Est, remplacé par Ould Abbès, venu des frontières de l'Ouest, tous deux très loin d'Alger. Mais comment devient-on, en 2016, secrétaire général du FLN ? C'est simple, pas besoin de demander aux militants de voter, pas même à Belayat et aux redresseurs, à Belkhadem et aux redresseurs des redresseurs. Pour devenir secrétaire général du FLN, il faut avoir été placé par le président du FLN. Qui est président du FLN ? C'est le président de la République. Mais comment devient-on président du FLN ? En devenant président de la République. Comment devient-on président de la République ? En ayant le soutien du FLN. La boucle est bouclée, le FLN est parti unique, Etat et appareil, organe et cerveau, base et Présidence. De retour à Alger pour une visite dimanche dans la maison de La Pointe, aujourd'hui Raïs Hamidou, Ould Abbès a confirmé l'existence d'un plan de bataille pour les élections de 2017 et 2019, alors qu'il n'a toujours pas été élu, passé à l'applaudimètre par les mêmes qui avaient acclamé Saadani. Il a surtout annoncé «une grande annonce pour bientôt». Un 5e mandat pour le Président ? Le soutien du FLN à son frère ? Le retrait du Président de la scène ? L'importation de véhicules de moins de 30 ans ? Dans tous les cas, le démontage de Saadani est lié à cette annonce qu'il aurait refusée. On en apprend tous les jours. Même que Ould Abbès est médecin, que Saadani est parti pour des raisons de santé, mais pas le Président. Du FLN.