Licenciements abusifs, non respect des dispositions du code du travail et atteintes aux droits les plus élémentaires des travailleurs, sont les éléments du jargon le plus usité au niveau de la localité de Chorfa (45 km à l'est de Bouira) où plusieurs travailleurs ont été licenciés, au niveau des unités de production et usines actives à ce niveau. « Les droits des travailleurs sont ainsi bafoués, sans que personne ne s'en soucie », disent, atterrés, les quelques travailleurs que nous avons interrogés. Ces ouvriers souffrent du manque de moyens de sécurité et de la surcharge des horaires de travail. En effet, de graves accidents se sont produits, sans que les victimes ne soient indemnisées, puisque certaines ne sont même pas déclarées à la sécurité sociale, apprend-on. M. Slimani Yahia, DEUA en génie des procédés industriels, victime lui et ses collègues d'un licenciement, considère que celui-ci est abusif, après 8 mois de travail au sein d'une entreprise de production de carrelage. Il est sommé de signer un contrat CID illégal, dira-t-il. « J'ai été licencié parce que j'ai refusé de signer un contrat qui m'était imposé ». « Les conditions de travail sont pénibles, les moyens de protection sont inexistants, c'est toujours le laisser-aller qui prime, l'ouvrier ne peut même pas réclamer ses droits les plus élémentaires. Si quelqu'un ose le faire, il sera soit dégradé, soit licencié. La loi 90/11 qui régit la relation entre employeur et employé est souvent piétinée. Donc, mon seul recours est la justice ». Même cas de M. Samir Dellys, qui, après deux ans de travail en sa qualité d'ingénieur de production, se retrouve à la rue. Des entreprises, pour la plupart familiales, gérées d'une manière anarchique, se permettent de piétiner la loi. Les motifs avancés par les employeurs pour justifier ces licenciements en cascade, sont les mêmes, à savoir l'incompétence. Pour leur part, les travailleurs licenciés, estiment qu'ils ont prouvé leurs compétences lors des périodes d'essais, et ce n'est que par abus et méprise qu'ils ont été mis à la porte. Cette situation a poussé certains d'entre eux à ester en justice ces responsables d'entreprises, dans l'espoir d'arracher leurs droits.