Les conséquences de l'amendement du code du travail sont désastreuses pour les travailleurs algériens. Elles le sont encore davantage pour ceux qui travaillent dans des entreprises étrangères activant dans le sud du pays. Le cas des 19 employés de la multinationale, Weatherford, en est l'illustration. « Nous avons tenté de créer une section syndicale. La création de la nouvelle direction de Weatherford (l'ancien directeur était d'accord pour le projet) était brutale. Elle décide de licencier 19 travailleurs à la fois, dont les cinq délégués de la section syndicale », témoigne Ziani Slim, ancien employé de ladite compagnie qui parle au nom de ses collègues. Ce dernier relève, dans ce sens, les incohérences de la justice algérienne. « Non seulement les décisions de réintégration des travailleurs licenciés ne sont pas appliquées, mais la justice a accordé des indemnités dérisoires aux victimes de ce licenciement abusif. Est-il raisonnable d'accorder une indemnité de 150 000 DA pour un travailleur qui a travaillé pendant 11 ans dans la même entreprise ? », interroge-t-il. Ces victimes interpellent ainsi les autorités sur les nombreux dépassements pratiqués quotidiennement au niveau des zones pétrolières du sud du pays.