Des propriétaires de véhicules affirment qu'il faut souvent passer la nuit dans sa voiture pour pouvoir accéder le lendemain à la station de contrôle technique. La zone industrielle de Draâ Semmar à Médéa s'est transformée ces derniers jours en un grand parc où s'amassent quotidiennement des centaines de véhicules dans un désordre total, attendant de longues heures durant pour espérer passer le contrôle technique des véhicules. Ce rush, apprend-on sur place, serait la conséquence de la mise en vigueur, dernièrement, de nouvelles dispositions plus strictes, ayant trait au code de la route. Il s'agit, notamment, de la disposition qui fait mention d'une peine de prison allant de deux à six mois et une amende de 20 000 à 30 000 DA pour ceux qui n'auront pas soumis leur véhicule au contrôle technique périodique. L'autre raison de cette bousculade au niveau de la station de contrôle technique de véhicules de Draâ Semmar est l'arrêt des prestations de service de la station de Berrouaguia, nous dit-on. Ce qui fait rabattre les propriétaires de véhicules de plusieurs daïras du sud de la wilaya de Médéa vers l'unique station fonctionnelle dans tout le territoire de la wilaya. Une troisième raison est, par ailleurs, évoquée. Celle-ci est liée à l'organisation même de ces opérations, du fait de la limitation par l'établissement national de contrôle de véhicules du nombre de voitures diagnostiquées par jour, dans le cadre du contrôle technique périodique. Selon des témoignages sur place, les stations de contrôle de véhicules ne peuvent faire passer au-delà du quota arrêté par ledit organisme, qui est de 32 véhicules de type léger et 22 véhicules lourds par jour. Une contrainte plus qu'handicapante de l'avis, surtout, de propriétaires de véhicules utilitaires, d'autant plus qu'ils sont sommés d'avoir le document attestant de l'effectivité du contrôle technique la semaine qui précède l'appropriation légale du bien, même si ce dernier est nouvellement acquis. « Il faut passer la nuit ici, dans sa voiture, pour pouvoir accéder le lendemain à la station de contrôle technique, sinon vous n'atterrissez jamais sur la liste des ‘‘heureux'' 54 véhicules, quota maximal autorisé par jour. Certains sont là à partir de 4h du matin, pour pouvoir décrocher une place », s'est plaint un propriétaire d'un véhicule utilitaire qui précise, par ailleurs, qu'il est en état d'arrêt de travail depuis deux semaines. Passer la nuit ici, pour certains, n'est pas chose facile, alors que laisser sa voiture dans cette zone rurale, sans protection aucune, ni grillage, de surcroît ouverte sur des zones boisées à relief accidenté, fait craindre le pire à plus d'un. Figés entre « le marteau » des journées chômées et non rémunérées et « l'enclume » du risque d'être pris en flagrant délit de non-conformité aux nouvelles dispositions du code de la route, les propriétaires de véhicules utilitaires dans la région de Médéa espèrent la mise à leur disposition de moyens suffisants pour leur permettre d'être en conformité avec les procédures en vigueur dans les délais prescrits. A défaut, une période de transition qui leur permettra de passer l'écueil du manque de structures au niveau de la wilaya de Médéa serait une solution idoine. Si le durcissement du code de la route devrait être perçu, par son aspect coercitif, comme un moyen de dégrossir, un tant soit peu, le bilan macabre des accidents de la circulation routière, les nouvelles dispositions vont, par contre, au-delà du pouvoir de dissuasion pour devenir une contrainte majeure pour les propriétaires de véhicules utilitaires. Ceci, dès lors que les moyens et structures nécessaires pour se conformer à la nouvelle réglementation manquent cruellement, surtout dans l'immédiat, où le rush des propriétaires de véhicules vers les stations de contrôle technique est de plus en plus croissant. A.Teta, Mohamed Abdelli