La Palestine a appelé, jeudi, à la tenue d'une réunion urgente des ministres arabes des wakfs et des affaires religieuses en vue d'examiner la situation à El Qods, El Khalil et à Beït Lehem Comme pour mieux marquer la colère et aussi la résistance palestinienne, le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a accompli hier la prière hebdomadaire à la mosquée du prophète Ibrahim à El Khalil (Cisjordanie) qu'Israël a décidé d'inclure à son prétendu « patrimoine archéologique ». M. Fayyad a participé à la prière du vendredi à El Khalil pour protester contre la décision du gouvernement israélien d'inclure les mosquées du prophète Ibrahim El Khalil et de Bilel Ben Rabeh au prétendu « patrimoine archéologique d'Israël », dans une tentative de judaïser les lieux saints musulmans. Des affrontements ont éclaté, jeudi, entre les forces d'occupation israéliennes et des Palestiniens qui manifestaient à El Khalil contre cette décision. La Palestine a appelé, jeudi, à la tenue d'une réunion urgente des ministres arabes des wakfs et des affaires religieuses en vue d'examiner la situation à El Qods, El Khalil et à Beït Lehem et prendre les mesures qui s'imposent pour protéger les symboles religieux. Les Palestiniens affirment que ces violations contre les symboles religieux à El Qods témoignent du rejet, par Israël, des négociations et du processus de paix dans le but d'imposer sa position. De son côté, l'OCI (Organisation de la conférence islamique) demande aux institutions internationales d'intervenir auprès d'Israël pour qu'il arrête ce processus de judaïsation. Le diplomate syrien, Bachar Jaâfari, parlant à la presse au nom des ambassadeurs des pays de l'OCI, a condamné la décision d'Israël, la qualifiant d'« agressive, provocatrice et irresponsable » et précisant que le groupe la considère « nulle et non avenue ». Le groupe appelle toutes les institutions compétentes — ONU, Conseil des droits de l'homme, Unesco et Quartette pour le Proche-Orient — ainsi que les pays dépositaires de la Convention de Genève, à « prendre les mesures urgentes et nécessaires pour contraindre Israël à revenir sur cette décision », a-t-il dit. Les pays de l'OCI appellent le Conseil de sécurité, l'Assemblée générale et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à « assumer leurs responsabilités face à cette très sérieuse situation », a ajouté M. Jaâfari. La ville d'El Khalil est le théâtre de tensions permanentes entre Palestiniens et Israéliens, en raison de la présence de quelque 600 colons au cœur de la cité, tandis que 6500 autres habitent l'implantation de Kyriat Arba, voisine. La décision israélienne a aussi été critiquée par la communauté internationale, les Etats-Unis mettant en garde, jeudi, contre des « actions provocatrices » qui menacent de mettre en péril le processus de paix israélo-palestinien.