L'identification et la préparation des receveurs potentiels sont les conditions incontournables pour lancer cette activité. L'implication du laboratoire d'immunologie, doté de moyens nécessaires, contribuera à de meilleurs résultats. Le débat sur la greffe du rein ne semble pas faire l'unanimité des équipes médicales. Entre les néphrologues chargés du suivi des malades insuffisants, les chirurgiens transplanteurs et les immunologistes qui préparent les patients, le fossé est très profond. Le prélèvement d'un rein sur personne en état de mort encéphalique ne peut pas être initié tant que les mécanismes de prise en charge des donneurs et des receveurs ne sont pas mis en place. Pour le Pr Benhalima Malika, chef de service du laboratoire d'immunologie à l'hôpital, cet acte relève de l'urgence. « Les activités de prélèvement et de transplantation imposent une logistique performante, éthique, compétence et technicité. Elles doivent être obligatoirement réglementées et organisées par les centres hospitaliers sous l'égide d'un établissement public national », a-t-elle souligné. Tant que ces préalables ne sont pas mis au point, il est dans l'impossibilité d'agir. Pour elle, le processus impose la coopération d'une équipe pluridisciplinaire et le laboratoire de biologie médicale joue un rôle primordial. « Des examens de biochimie, d'hématologie, de toxicologie et de microbiologie permettent la validation des donneurs potentiels, la surveillance de la qualité fonctionnelle des futurs greffons », a-t-elle indiqué. Le programme de la transplantation ne peut pas être réussi si toutes les conditions ne sont pas réunies. Il est question, en premier lieu, de bien préparer les malades à la greffe, et faire tout pour éviter le risque de rejet qui dépend du degré de compatibilité entre le donneur et le receveur. Pour ce faire, l'équipe du laboratoire d'immunologie veille au bon fonctionnement de toutes les exigences en matière d'examens et d'analyses biologiques. Pour le Pr Benhalima, la première exigence est d'abord d'établir la liste nationale d'attente de greffe, chose qui n'est pas encore faite puisque les malades ne sont pas préparés. « En vue de leur inscription, les receveurs doivent obligatoirement bénéficier des tests d'histocompatibilité pré-transplantation suivants : un typage HLA, recherche d'anticorps anti HlA, la constitution de la sérothèque. Il est capital d'avoir toutes les informations sur l'évolution sérologique anti-HLA des futurs greffés par l'étude systématique des sérums prélevés à j15 et à j21 de tout événement immunisant (épisode transfusion ou vaccinal) et tous les 3 mois en dehors de tout évènement immunisant. Ces sérums seront testés vis-à-vis des cellules du greffon de tout appel de la greffe. Plus le patient est immunisé, plus la sélection du greffon devient importante ». Le Pr Benhalima estime qu'il est temps de mettre les choses au point, à commencer par établir la liste des receveurs. A son niveau, malgré le peu de moyens logistiques mis à sa disposition, le minimum est assuré, d'autant qu'elle estime que le laboratoire d'histocompatibilité est le pivot de l'activité de transplantation de par son rôle dans la préparation des receveurs, la décision finale quant au choix du receveur lors d'un appel de greffe, dans le suivi du patient transplanté est par conséquent dans la prévention du rejet qui reste un facteur limitant à cette thérapeutique ».