L'Etat français a décidé de procéder au regroupement, dans des sites préservés, des tombes qui ne peuvent être restaurées de Français enterrés en Algérie. Les familles pourront aussi transférer en France les restes mortels de leurs proches. Quelque 4000 tombes sont concernées. « Soixante-deux cimetières pourront faire l'objet, dans les mois à venir, d'un regroupement afin de préserver la mémoire des nombreux Français qui ont vécu et qui ont été inhumés en Algérie », a déclaré le Quai d'Orsay. Son porte-parole souligne que « les familles trouveront ainsi un lieu de mémoire sauvegardé, où elles pourront honorer leurs morts ». Une plaque commémorative sera apposée sur les lieux où des cimetières auront fait l'objet d'un regroupement. Le ministère français des Affaires étrangères a pris, le 7 décembre 2004, un arrêté (publié au J.O. du 14 janvier 2005) ouvrant un délai minimum de quatre mois pour que les familles puissent faire connaître, si elles le souhaitent, leur volonté de transférer leurs défunts en France. Il est à rappeler qu'un plan d'action et de coopération relatif à la réhabilitation des 549 cimetières français en Algérie (400 000 sépultures civiles) a été engagé dès 2003, après la visite d'Etat du président Chirac en Algérie. « En étroite coopération avec les autorités algériennes qui ont également exprimé leur volonté de préserver ces lieux de mémoire, des opérations importantes de sauvegarde ont pu être engagées ces derniers mois », a rappelé le porte-parole du Quai d'Orsay. « L'état général des cimetières, dressé conjointement en 2003, a fait apparaître que de nombreux cimetières, généralement situés en zone rurale, ne pouvaient malheureusement plus être entretenus ni rénovés, en raison de leur forte dégradation ou de leur situation. » La mise en œuvre de ce plan est prévue sur cinq ans. Ce travail de réhabilitation a permis de mobiliser les collectivités territoriales françaises alors que les autorités locales algériennes sont impliquées. Parmi les collectivités territoriales françaises, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur est très engagée. Il faut dire que c'est la région qui regroupe le plus grand nombre de rapatriés d'Algérie. Dans le cadre des relations de coopération qu'elle entretient avec la wilaya d'Alger, la Région PACA participe et soutient les travaux de restauration de ces cimetières. La Région PACA a adopté un plan régional de restauration des cimetières juifs et chrétiens d'Algérie. Les cimetières chrétiens d'El Harrach et de Annaba, les cimetières juifs de Blida et d'Oran ont été retenus dans un premier temps pour faire l'objet de travaux d'entretien et de restauration. En septembre 2003, une mission technique régionale conduite par Philippe Arcamone, conseiller régional, et accompagnée par Alain Bourdon, responsable de l'Association pour la sauvegarde des cimetières Algériens (ASCA) s'était auparavant rendue à Alger pour définir les travaux à effectuer rapidement concernant le cimetière de Hassan Badi (ex-Belfort) et évaluer les études à réaliser pour l'établissement d'un programme global de rénovations. Les premiers travaux réalisés ont été inaugurés par le président de la région, Michel Vauzelle, lors de sa visite à Alger, les 16 et 17 novembre 2003, en présence des autorités algériennes. Les travaux du cimetière d'El Harrach ont été achevés en mars 2004. Les cimetières de Béjaïa, de Saint-Eugène (à Alger) et de Aïn Témouchent sont également concernés.