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Edition. Un nouvel ouvrage de kamel Bouchama : Les Algériens de Bilâd ec-Shâm
Publié dans El Watan le 02 - 03 - 2010

L'auteur Kamel Bouchama vient de publier un nouvel ouvrage intitulé Les Algériens de Bilâd Ec-Shâm.
Nous aurons le plaisir, dans les prochains jours, d'apprécier un nouvel ouvrage d'histoire de Kamel Bouchama, cet auteur prolifique qui ne cesse de nous étonner par une production aussi qualitative que passionnante. Cette fois-ci, il nous fait revisiter des moments exceptionnels, à tous les égards, que nos ancêtres ont bien remplis sur tous les fronts de leur participation effective et combien bénéfique à l'histoire de l'humanité. Il nous révèle de légendaires hauts faits qui ont caractérisé cet amour de la justice et de la vérité dont nos ancêtres ont été de friands adeptes. Il nous dévoile ces richesses et il nous les soumet, pour nous dire : « Voilà ce que nous étions dans le passé, il n'y a pas de raison à ce que nous ne fassions pas de même, sinon mieux aujourd'hui, avec tous les moyens qui existent dans le pays. » Kamel Bouchama ébauche avec circonspection, dans cet ouvrage, l'important sujet de notre émigration en Bilad Ec-Sham, depuis le XIIe siècle, pour nous dire qui sommes-nous exactement dans cette mouvance de « prendre et donner » afin de ne pas nous focaliser sur des pacotilles et des luttes de clocher en affichant notre crise identitaire.
Ainsi, il traite ce sujet qui est d'une grande portée scientifique, culturelle et historique, comme une tâche essentielle qui va directement vers la jeunesse qui a soif d'apprendre par la connaissance de ses ancêtres et de son passé. Alors, en empruntant le dédale impressionnant de cette communauté historique, il nous dévoile des pans entiers d'aventures tellement extraordinaires et singulières, les unes que les autres, comme il porte à la connaissance de plusieurs, qui n'ont pas une réelle vision concernant ce sujet, une somme d'informations qui reprennent une inestimable richesse de notre peuple dans ces élans spontanés de dévouement et de sacrifice.
En effet, si nous avons souvent discouru sur l'ambiance culturelle et le climat géopolitique, dont les effets se ressentaient dans les comportements des peuples de la région, l'auteur nous explique, pour les faire découvrir aux jeunes, plusieurs aspects sur lesquels se réunissaient nos ancêtres qui ont effectué le voyage au Sham pour y demeurer en citoyens à part entière. Dans son analyse, il nous explique que les Algériens se retrouvaient d'abord tous autour d'un même projet : l'Islam, une religion à laquelle ils tenaient depuis le VIle siècle et qu'ils pratiquaient « sans fioritures », comparativement à leurs frères du Moyen-Orient, que de nombreux schismes éloignaient les uns des autres, pour les contredire et les diviser. Il nous démontre qu'ils se regroupaient ensuite, selon leurs affinités, sous différentes catégories sociales, en conservant leurs vocations et leurs métiers afin de perpétuer leurs traditions et produire davantage.
L'érudit est demeuré dans son omniscience et ses tendances, l'artisan dans son savoir-faire et le travailleur de la terre dans ses arpents où il se distinguait dans son exploitation. De cela, les Algériens ont toujours brillé dans la transmission de leurs aptitudes aux générations futures. Et ainsi, de père en fils, beaucoup de métiers ont connu leur pérennité dans cette partie est de la Méditerranée, en territoires arabes qui ont connu l'influence gréco-romaine dans certains aspects de leur civilisation autonome. De là, l'auteur nous révèle que les Algériens sont partis avec leurs traditions, en ayant à l'esprit de ne jamais les abandonner, même s'ils prenaient en charge celles du pays d'accueil, dans lesquelles ils trouvaient beaucoup d'affinité et de plaisir.
Cette résolution de rester sur leur ancestralité procédait d'une volonté qui a pu se concrétiser à travers les postérités, même si au demeurant un brassage bénéfique allait susciter une importante complémentarité et apporter un plus à leur culture du terroir. En effet, une fois là-bas, ils ont fait étalage des meilleures pratiques berbères autour d'eux, certains à leurs enfants, pour ceux qui sont partis en famille, les autres, au sein de la communauté émigrée qui se plaisait à se retrouver dans un climat qui lui rappelait « riht lebled » ou l'air du pays. Alors, ce sont tous ces Algériens qui ont maintenu leurs contacts avec le Grand Sham, que l'auteur raconte, en une émigration segmentaire et continue, qui ne s'est arrêtée que peu avant le recouvrement de l'indépendance de l'Algérie. Il Ia situe depuis le XIIe siècle, plus exactement depuis la fameuse bataille de Hattin, jusqu'au dernier siècle avant le nôtre, c'est-à-dire pendant huit siècles.
Pendant cette période, précise-t-il, « notre émigration en cette partie du monde n'a pas cessé de se consolider, de se cristalliser et de produire ce qui devait lui donner toute sa fierté et sa crédibilité ». Ainsi, lit-on encore, l'apport des nôtres a été très bénéfique pendant toute la durée de leur présence en Bilad Ec-Sham. Des noms, des lieux, des événements - l'auteur donne certains -, parce qu'il y en a tellement — s'étalent à travers toutes les périodes de cet important mouvement migratoire. Et l'histoire aurait été certainement amputée de ses pans, les plus mouvementés et les plus significatifs, qui l'ont faite en perpétuel bouleversement et... , en constante mutation, si personne n'aurait osé faire un travail de ce genre.
C'est cette épopée - nous nous autorisons à la qualifier de glorieuse - que l'auteur raconte dans cet ouvrage avec un honnête sentiment de partage, puisque c'est ainsi qu'il envisage ce travail qui doit nécessairement intéresser la jeune génération... Ce travail, il faut le souligner, a eu l'assentiment et est soutenu par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, pour ce qu'il nous apprend concernant nos compatriotes qui ont fondé, à travers les siècles, une importante communauté au Moyen-Orient.
Un ouvrage à lire, à relire et à faire lire, pour ce qu'il a d'intéressant à travers de nombreux chapitres qui nous apprennent, l'un après l'autre, de grandes « affaires » que nous n'avons jamais connues avant ce jour. Il nous fait des révélations sur des personnages et des situations, des révélations que l'histoire, enseignée jusqu'à aujourd'hui, n'a pas eu cette audace de nous les raconter dans leur simplicité mais surtout dans leur vérité. Et là, dans notre fierté entièrement partagée avec l'auteur, nous disons à l'unisson : « Ah, combien étaient valeureux nos ancêtres, en appréciant leur production qualitative, mais aussi leurs grandes et nobles vertus ! »
Les Algériens de Bilâd ec-Shâm, De Sidi Boumediène à l'Emir Abdelkader (1187-1911) Aux Editions Juba , 350 pages


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