Orascom Telecom Algérie (OTA), qui exploite la marque commerciale Djezzy, « n'a exprimé officiellement aucune intention de se retirer d'Algérie », a affirmé hier Hamid Bessalah, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, lors de son intervention sur les les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. M. Bessalah répondait à une question relative à un éventuel retrait de Djezzy du marché national de téléphonie mobile. Fin février dernier, l'agence de presse britannique Reuters, citant des sources gouvernementales et financières, rapportait que le gouvernement algérien espérait que le groupe égyptien des télécoms cède sa part dans le premier opérateur mobile algérien. « Djezzy continue d'activer en Algérie de manière très intense. Il dispose de beaucoup d'abonnés et d'un réseau important en BTS. (…) Jusqu'à ce jour, Djezzy n'a exprimé officiellement aucune intention de se retirer d'Algérie. Ce que dit la presse est autre chose », a précisé M. Bessalah. Le ministre dit croire que « Djezzy ne va pas se retirer d'Algérie », mais estime toutefois que « c'est au propriétaire de décider » de son avenir. Avant lui, Karim Djoudi, ministre des Finances, avait affirmé mardi dernier, lors de l'ouverture de la session de printemps de l'APN, que l'Algérie n'exerce aucune pression sur OTA afin de renoncer au marché local. « Nous ne faisons pas de pression sur Orascom pour qu'elle quitte le pays. Ils sont prêts à payer les impôts. L'Etat ne fait pas de distinction entre les opérateurs », avait-il indiqué. Depuis quelques mois, les relations entre le gouvernement algérien et le groupe Orascom Telecom Holding (OTH), propriétaire de Naguib Sawiris, magnat des télécoms égyptiens, ne sont pas au beau fixe. En effet, la direction générale des impôts a notifié aux responsables égyptiens, en novembre dernier, un redressement fiscal de l'ordre de 596,6 millions de dollars pour des irrégularités comptables relevées sur les exercices 2005, 2006 et 2007 de sa filiale algérienne Djezzy. Une notification qui n'a pas été du goût des responsables de OTH, qualifiée d'ailleurs de « non fondée », d'autant plus, tempêtait le groupe télécoms : « La DGE n'a pas tenu compte des textes réglementaires algériens sur les investissements, des exonérations dont bénéficie Orascom Telecom Algérie. » Il y a lieu de souligner que le contentieux entre les deux parties remonte à 2007, et ce au lendemain de la vente de deux cimenteries du groupe Orascom au groupe français Lafarge. Opérée presque en catimini, cette vente a fait sortir Alger de ses gonds. En outre, le gouvernement reproche notamment à OTH d'avoir tenté de rapatrier systématiquement les bénéfices s'élevant à 580 milliards de dollars, réalisés sur le marché algérien pour l'année 2008. Petite concession : le gouvernement l'a autorisé de rapatrier seulement 50% du total des dividendes. Depuis 2009, l'administration fiscale algérienne oblige, à travers une batterie de nouvelles mesures, tout groupe étranger à l'obtention d'un quitus fiscal préalable pour pouvoir transférer une partie de ses dividendes.