Des artistes de renommée, habitués des couloirs de cette galerie spacieuse de la maison de la culture Moufdi Zakaria, qui a accueilli pas moins de 38 peintres et sculpteurs de 32 wilayas de pays et près de 80 œuvres exposées, selon Saïd Madani, son directeur. De grandes pointures du monde de la peinture et de la sculpture de tous les horizons ont donc exposé du 26 au 28 mars courant favorisant l'échange et la réflexion autour des nouvelles tendances des arts plastiques, contant des histoires, du vécu et des expériences inédites. Brahim Merdoukh, Châalal Cherif, Nidhal Kifah, Layache Kabrine, Dawla Fadila et bien d'autres noms ont participé à ce passionnant débat qui anime ces artistes. La technologie peut soutenir le développement des arts plastiques en Algérie, estime le grand peintre Brahim Merdoukh, qui insiste sur l'importance d'utiliser les nouvelles technologies de la communication au service de ces arts pour vulgariser et présenter l'artiste créatif au monde entier et suivre de près le rythme du développement de ces arts dans les autres pays. Dans son nouvel ouvrage intitulé Cheminement des arts plastiques en Algérie, il raconte l'histoire des débuts et de l'évolution des arts en Algérie. En marge de cette rencontre, les participants au Salon ont convenu que ce livre est une référence pour tous les amateurs et étudiants.
Rechercher de nouvelles techniques Zakaria Djabouri, jeune peintre très ambitieux de 26 ans originaire de Annaba, veut combiner la triple vocation de la peinture, la musique et la parole, parce qu'elles touchent tous les sens. Zaki cherche un moyen de fusionner la beauté, la rapidité et la précision dans son travail. Pour lui, la connaissance académique ne suffit pas à elle seule pour construire l'artiste. «Il faut pratiquer cet art», dit ce jeune diplômé de l'Institut des arts plastiques, qui affirme que la pratique artistique a plus besoin de recherche, de développement et d'innovation. Comment donc développer ces prouesses ? Selon notre interlocuteur, le peintre doit chercher de nouvelles techniques adaptées à son époque et à ses aptitudes. Il estime que la combinaison de la beauté, de la rapidité et de la précision du travail contribuent au développement, y compris les aspects technologiques. A titre d'exemple, Zakaria Djabouri utilise du charbon qui garde tous ses secrets, alliant la facilité du geste, la beauté et la précision. Avec des tableaux reflétant un haut niveau de créativité, il a participé à cette exposition avec deux tableaux sur le thème de la convergence de l'art visuel et audio, qui se concentrent également sur le mélange des couleurs et des sons, car il y a des sons semblables aux couleurs, comme il y a des couleurs semblables à des sons, explique-t-il. Ajoutant que : «Nous avons sept belles couleurs pour le dessin. Il en est de même pour la musique qui compte sept notes.» Pour ce jeune artiste rencontré en marge de l'exposition clôturée mardi, la beauté est sa source d'inspiration : «Je raconte plusieurs personnages dans mon travail, j'essaie de me mettre à la place d'une femme, des personnes âgées et des fous, cela me permet de raccourcir les distances.» Interrogé sur la forte présence de la musique dans ses tableaux, Zaki estime qu'il y a beaucoup de points de convergence entre la musique et la peinture, toutes deux sont animées par un sentiment interne, le même que pour la poésie. C'est donc une expérience de dessiner des mots avec une peinture, tel un poème au bout du pinceau. Son maître mot, combiner les arts plastiques, la musique, la poésie et la danse. «Je suis en train d'atteindre le plus haut niveau de créativité qui me rend capable de faire des tableaux qui traduisent des morceaux de musique ou des poèmes», conclut-il.