« C'est inadmissible que des tacots pareils continuent à transporter les passagers dans des conditions d'incommodité et d'insécurité extrêmes », lance un passager qui préfère attendre des heures à la station des taxis (inter-wilaya) que de monter dans un véhicule visiblement vétuste. Et d'ajouter : « Je préfère attendre le tour de celui-là », en pointant du doigt un taxi flambant neuf qui lui offre confort et sécurité. En effet, un nombre important de taxis qui assurent la liaison inter-daïra et inter-wilaya, en dépit de leur vétusté, sont encore maintenus sur le circuit. Mis en circulation dans les années 70, 80, ces véritables tacots n'offrent plus ni confort ni sécurité aux nombreux passagers qui optent pour ce moyen de transport. En matière de sécurité, il suffit de scruter du regard ces engins pour se rendre compte qu'ils devraient être réformés. Les pneus sont complètement gommés, la malle est attachée par une corde et le fil de fer a remplacé par endroit des vis ou des écrous. Installé sur un siège, on a l'impression d'être assis sur une planche tellement l'éponge a perdu de son épaisseur. La ceinture de sécurité vous serre à vous étrangler et un bruit assourdissant vous martèle les méninges le long du trajet. L'indicateur de vitesse ne fonctionne pas, et de ce fait, vous ne saurez jamais à quelle vitesse roule la voiture. Arrivés à destination, les passagers, quand ils mettent pied à terre, ont tous la même réaction, ils s'adonnent à des exercices d'étirement.