Les journalistes cachetiers de la radio, qui ont observé une journée de grève dimanche dernier, ne savent plus à qui se fier. En fait, leur colère est générée par l'absence de régularisation de leur situation et de leur statut. Il y a quelques jours, une quarantaine de journalistes cachetiers se sont rassemblés au sein de leur rédaction, mais seulement sept de la radio El-Bahdja ont été poursuivis en justice par la direction générale de la radio algérienne. D'un autre côté, le directeur de la radio, Kheladi Toufik, insiste sur le fait que la régularisation allait se faire cette année. “Nous n'avons jamais ignoré la situation de ces cachetiers qui travaillent en permanence à la radio. Nous voulons des solutions à long terme, et qu'elles soient étudiées minutieusement”, a-t-il dit. En effet, les journalistes cachetiers se comptent par centaines et la direction de la radio cherche des solutions depuis des mois. “Nous avons commencé à le faire, il y a huit mois. La régularisation de ces journalistes sera achevée d'ici à 2011. On comptabilisera au moins cent personnes. En fait, c'est un travail précis qui prend en considération les moyens financiers de la radio. Et de plus, si tout va bien, on continuera à régulariser ces journalistes,” a-t-il ajouté. La régularisation du statut de ces journalistes commencera par la sélection, en priorité, des “diplômés” et en fonction des années de service à la radio, les tableaux ont déjà été établis. “Nous commencerons par régulariser la situation de ceux qui partent à la retraite. Chaque poste qui se libère favorise un cachetier”, a annoncé le directeur. Le hic pour le dirigeant de la radio est qu'une réunion avec le syndicat national de la radio était prévue pour le 7 mars dernier, au moment de la grève. “Je devais parler des solutions ce jour-là précisément, je n'ai pas été avisé de quoi que ce soit. Les autres syndicats ne m'ont rien signalé. Ils n'ont jamais demandé à me voir”, a-t-il souligné. Il a, par ailleurs, insisté sur le fait qu'il a rencontré les syndicalistes de la radio qui ont tenté, selon lui, de “raisonner les journalistes d'El-Bahdja, mais ces derniers ne voulaient rien entendre”. “J'ai eu recours à la justice”, a-t-il dit. L'un des journalistes poursuivis en justice, s'exprimant au nom de ses confrères, a déclaré : “nous en avions marre de notre situation, la goutte qui a fait déborder le vase est la décision de changement de salaire. En plus, sur nos ordres de mission, il serait inscrit ‘'cachetier'' et sur nos reportages, il sera mentionné enregistrement”, s'est-il insurgé. Blasés, ces journalistes voulaient avoir le statut qui correspond le mieux à la réalité de leur activité. “Nous avons fait seulement une journée de grève, c'était pacifique, nous n'avons en aucun cas dérangé les conditions de travail”, a-t-il ajouté. Concernant les autres radios, comme Radio Culture et Radio Coran, les journalistes n'ont pas été poursuivis. “Seuls les cachetiers d'El-Bahdja sont concernés par les mesures de la direction, les autres ont repris le travail. Maintenant, on se bat pour ne pas comparaître devant la justice, mais aussi pour reprendre le travail et obtenir notre statut de permanent.” “Nous n'avons pas reçu de convocation, le rapport a été envoyé au procureur. On se retrouve à attendre, cela peut durer des mois”, a-t-il ajouté. “Pour voir le DG de l'ENRS, c'est très difficile. Avant la grève, nous voulions le voir, mais sans succès et après la grève la situation est la même”, regrette le cachetier. Un sit-in pour soutenir la cause de ces journalistes a rassemblé plusieurs syndicats et journalistes avant-hier. Une pétition a été signée par 300 personnes de la profession afin que la plainte soit retirée.