En effet, un programme comprenant des expositions relatives au parcours du défunt, des projections, du théâtre, des exhibitions sportives ont eu lieu dans l'école primaire du village. Un concours en tamazight a été organisé avec la participation des lycéens des établissements des Ouadhias, de Tizi n'Tléta et de Mâatkas. Le 20 mai, date anniversaire de la mort de Ahcène Taleb, une marche silencieuse a eu lieu jusqu'à sa sépulture et une gerbe de fleurs a été déposée sur sa tombe. Cette cérémonie s'est déroulée en présence des amis du défunt, de ses anciens instituteurs, de sa famille et de l'ensemble des villageois. La présence de Dr Achab Ramdane, de l'ex-P/APW de Tizi Ouzou, des autorités locales et de nombreux hommes de culture a rehaussé l'assistance. Le frère du défunt, Dr Amar Taleb, dira tout ému : «Nous tenons avant tout à remercier l'ensemble des organisateurs, notamment les jeunes, qui se sont mobilisés pour rendre hommage à notre frère. Un grand merci aussi à l'APW de Tizi Ouzou, qui vient d'inscrire un projet de stèle commémorative. L'année prochaine, nous allons essayer également de tenir un colloque qui sera consacré à l'œuvre et au parcours de Ahcène.» La veuve du défunt notera aussi : «Ahcène est irremplaçable. Il nous a laissé un grand vide. Nous saluons les efforts des comités de village, des associations et de tous ceux qui ont participé à cet hommage. Cela nous va droit au cœur et nous appelons cette jeunesse à poursuivre le combat de leurs aînés, car tamazight a encore besoin de tous ses enfants.» A rappeler qu'Ahcène Taleb (1955-2015), a fait ses études secondaires au lycée Amirouche de Tizi Ouzou et au lycée technique de Dellys. En 1975, il obtient son bac avec mention très bien. Il poursuit ses études universitaires à Montréal (Canada) et obtient un diplôme d'ingénieur en mécanique en 1980. Il a largement contribué à la création de la première association socioculturelle berbère au Canada. Il a enseigné à l'université Mouloud Mammeri, puis en région parisienne. Il était militant de la culture berbère, de la démocratie et des droits de l'homme. Il a soutenu un DEA de linguistique berbère sous la direction de Salem Chaker à l'Inalco de Paris. Il est l'auteur du livre Ayt Abdelmumen, repères historiques et d'un corpus sur les locutions verbales kabyles. Il s'est éteint le 20 mai 2015 dans un hôpital de la région parisienne, suite à une longue maladie, laissant derrière lui une veuve et trois enfants.Hocine Aït Iddir