La fuite des sujets du BEM a parasité le climat de l'examen, même si l'impact ne sera pas sur les réponses des candidats. C'est l'analyse faite par Messaoud Boudiba, secrétaire national du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste). Car, selon le syndicaliste, «techniquement, les fuites signalées 5 minutes à peine après l'ouverture des enveloppes contenant les sujets ne peuvent pas être l'œuvre d'élèves ou d'enseignants qui se trouvent dans les salles d'examen, soumis aux contraintes du dispositif draconien qui limite leur marge de manœuvre». Le Cnapeste appelle donc à l'identification de la source de la fuite des sujets avant le début des épreuves du baccalauréat. Le syndicat s'inquiète particulièrement de l'aisance avec laquelle les gérants des comptes Facebook diffusent les documents sans qu'ils ne soient gênés par les services de sécurité qui devaient les cerner dès les premiers partages. Ceci, sachant que les partages se sont déroulés via les mêmes pages Facebook, aussi bien pour la fuite du bac 2016, que pour la 5e AP ou le BEM de cette année. Le syndicat s'interroge sur l'efficacité des mesures mises en place pour éviter la réédition du scénario des fuites et d'entamer la crédibilité du baccalauréat, les pages ont défié les dispositifs et le pire est à craindre, si les auteurs de ces actes envisagent de fuiter les sujets avant les épreuves, souligne M. Boudiba qui renouvelle son appel à rendre publiques les conclusions de l'enquête sur la fuite des sujets en 2016, pour en identifier la source et décréter les mesures adéquates pour éviter ce scénario à l'avenir. Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), estime, lui aussi, que le silence maintenu sur les conclusions de la fuite de l'année dernière favorise le risque de réédition du même scénario. La distribution des sujets de la 5e AP et du BEM sont les preuves de la force de nuisance de ceux qui s'attaquent à la crédibilité des examens. Le syndicat déplore «le manque de rigueur et la mauvaise coordination entre les secteurs, visible à travers le laisser-aller ayant permis l'utilisation sans difficulté des réseaux sociaux pour fuiter les sujets». M. Meriane demande «plus de rigueur» dans la gestion du dossier de la sécurisation du baccalauréat. Pour rappel, outre l'interdiction de l'introduction des téléphones portables, des brouilleurs de réseaux et de l'intensification de la vidéosurveillance au niveau des structures de l'Onec, le ministère a préparé des sujets de substitution en cas de fuite. Aussi, en plus de la campagne de sensibilisation, un durcissement des mesures contre toute tentative de fraude est prévu pour l'édition 2017.