Pourquoi avoir fait appel à la coopération espagnole ? En 2005-2006, l'administration nous avait imposé d'assurer la transformation et la commercialisation de la production dont l'ONCV ne voulait plus, soit 98 000 q. Si pour la transformation, nous avions un savoir-faire, pour la commercialisation, nous étions désarmés. La coopération avec les Espagnols était une solution. La formation initiée a d'abord porté sur la transformation, car il y avait urgence à produire mieux pour vendre. Ainsi, en conclusion des formations entreprises à partir de 2005, en 2008, sous la direction d'œnologues espagnols, nos cavistes ont vinifié, à titre expérimental, selon des techniques performantes, 62 hectolitres d'un vin de bien meilleure qualité que celui que nous élaborions avec nos moyens et méthodes archaïques. Hélas, en 2008, les autorités locales, suite à des manipulations, ont prononcé la dissolution du conseil d'administration de la viticoop. C'est-à-dire ? L'assemblée générale qui a débouché sur l'élection du nouveau conseil d'administration a été boycottée par les 62 sociétaires de la coopérative. Pourquoi 62 seulement ? Parce qu'en 1992, avec l'intégrisme dominant, personne ne voulait s'investir dans la viticulture à part ces 62 sociétaires. Les autres viticulteurs, qui pratiquaient d'autres cultures, avaient choisi de créer d'autres coopératives pour la volaille et d'autres productions, en l'occurrence 22, pour d'autres spéculations moins sujettes à caution à l'époque. Sur ces 22 coopératives, il n'y a que la Viticoop qui a survécu. Comble de l'ironie : le directeur des services agricoles s'est servi des sociétaires des coopératives qui ont failli, pour leur demander d'organiser en 2008 l'AG élective de la Viticoop. Depuis, cette dernière, normalement prestataire de services, a loué la totalité de son patrimoine, ce qui est en contradiction avec sa vocation. Elle est devenue une coopérative rentière et a licencié ses 80 employés dont 15 avaient été formés dans le cadre de la coopération algéro-espagnole. Je lance donc un appel aux autorités locales pour qu'elles interviennent afin de mettre fin au pernicieux processus mis en œuvre, pour qu'à terme notre patrimoine passe aux mains d'un transformateur privé.