Brossant un tableau sombre de la situation des droits de l'homme en Algérie, l'organisation que préside Noureddine Benissad demande la cessation des violations de toutes les libertés garanties par les lois internes et les pactes internationaux. «La LADDH constate que les libertés continuent d'être malmenées sur le terrain et appelle les autorités à cesser les atteintes à ces libertés par la mise en œuvre d'un cadre juridique conforme à la Constitution amendée en 2016 et garantir la protection effective de l'exercice de toutes les libertés garanties par la Constitution et les conventions internationales», lit-on dans un communiqué de la LADDH rendu public hier. Ainsi, l'organisation cite d'abord les atteintes à la liberté de culte et appelle à la cessation des poursuites contres les ahmadis et la libération des personnes détenues pour appartenance à ce courant. «La Constitution et les conventions internationales ratifiées par l'Algérie garantissent la liberté de culte», rappelle la LADDH. Abordant la situation à Ghardaïa, l'organisation «se réjouit de la libération prochaine de Kamel Eddine Fekhar et appelle, dans un souci d'apaisement, à libérer tous les détenus qui ont exprimé une opinion». La LADDH demande également la libération du journaliste Saïd Chitour. «La liberté est le principe et la détention est l'exception. Le journaliste présente toutes les garanties prévues par le code de procédure pénale», souligne l'organisation. Abrogation de la loi sur les Associations Revenant sur la liberté d'association, la LADDH plaide pour l'abrogation de la loi de 2012 et son replacement par une autre qui soit conforme à la Constitution. «La LADDH est disposée à apporter sa contribution avec des propositions, voire un projet alternatif au débat national», précise la LADDH, appelant également à l'organisation du secteur audiovisuel par la mise en place de cahiers des charges adéquats avec des critères démocratiques et transparents. «Nous appelons également les autorités à la mise en œuvre des différentes lois organiques relatives aux libertés prévues par la Constitution, notamment celles concernant le statut de la magistrature et le Conseil supérieur de la magistrature et dont les contenus doivent être conformes à la Loi fondamentale et au pacte international sur les droits civils et politiques ratifié par notre pays, ainsi qu'aux différentes résolutions de l'ONU sur l'indépendance de la justice pour donner un sens au principe de l'indépendance du pouvoir judiciaire et une protection effective du juge», précise-t-on dans le même communiqué. La LADDH invite aussi les autorités à protéger les plus démunis et les personnes vulnérables des effets de la crise économique par des mesures sociales concrètes et rapides. «Il faut également prendre des mesures pour libérer les énergies et respecter la liberté d'entreprendre et de commercer», exige la ligue. Réagissant à la situation des migrants subsahariens, l'organisation dénonce «la campagne de racisme et de xénophobie lancée sur les réseaux sociaux à l'encontre de cette catégorie». «Cette campagne va à l'encontre des traditions d'hospitalité et d'accueil du peuple algérien et des principes des droits humains. Nous appelons les autorités à appliquer les lois de la République à l'encontre des auteurs de ces faits et à promulguer un cadre juridique pour les réfugiés et les demandeurs d'asile», ajoute-t-on dans le même communiqué.