Quelque 45 millions d'électeurs français sont appelés à voter aujourd'hui pour élire au premier tour leurs représentants dans les vingt-six assemblées régionales et territoriales de France et d'outre-mer. Paris De notre bureau La bataille est-elle déjà jouée comme l'annoncent toutes les enquêtes d'opinion ? Les différents sondages donnent une victoire des listes de gauche mais aussi une forte abstention de l'ordre de 50%, voire plus. Le véritable enjeu de ce premier tour sera le taux de participation. La principale victime de cette abstention annoncée est l'UMP. Le PS craint aussi que le succès annoncé ne démobilise les électeurs. En lançant la campagne, lors du conseil national de l'UMP à Aubervilliers le 28 novembre dernier, Nicolas Sarkozy avait évoqué la dimension nationale du vote. 19 ministres sont candidats. Mais depuis que les sondages donnent le PS victorieux dans la quasi-totalité des régions, Nicolas Sarkozy a modulé sa position. « Le scrutin des 14 et 21 mars est un scrutin régional : ses conséquences seront donc régionales. Cela ne veut pas dire que je ne doive pas écouter les Français. Je serai bien sûr attentif à ce qu'ils diront », a-t-il affirmé dans une interview au Figaro Magazine, vendredi. Vingt des vingt-deux régions de l'Hexagone sont à gauche. La première secrétaire du PS, Martine Aubry, cherche un plébiscite et veut faire de ce scrutin un vote sanction contre le gouvernement. Tous les pouvoirs nationaux sont aux mains de la majorité présidentielle, alors que les pouvoirs des régions sont quasiment tous aux mains des socialistes. Les listes qui atteignent 10% au 1er tour aujourd'hui peuvent se maintenir au second, le 21 mars. Celles qui passent la barre des 5% peuvent fusionner. La liste arrivée en tête obtient 25% des sièges. Les autres sièges sont répartis entre toutes les listes, proportionnellement à leur score. Moins de 3% de diversité dans les conseils régionaux, selon le CRAN Une enquête inédite réalisée par le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) sur les conseils régionaux montre qu'il y a aujourd'hui 48 conseillers régionaux de la diversité (Français-noirs, arabo-Maghrébins ou asiatiques), parmi les 1716 conseillers régionaux de France métropolitaine, soit moins de 3% de diversité dans les conseils régionaux ! Il est à noter que parmi ces conseillers régionaux, plus de 80% sont des élus de gauche. Le CRAN s'alarme de cette faible représentation de la diversité, qui est très inférieure au poids sociologique de la diversité dans le pays. En analysant les listes et les chiffres fournis par les partis politiques pour les élections des 14 et 21 mars prochains, le CRAN « s'inquiète de la faible place qui sera faite à la diversité lors de ce scrutin, en contradiction avec les engagements qui ont été pris par les responsables de ces mêmes partis politiques ». « Quel que soit le résultat des élections, les conseillers régionaux de la diversité seront encore ultraminoritaires » dans les conseils régionaux qui seront élus aujourd'hui et le 21 mars, estime le CRAN. Le CRAN dénonce « l'inertie des partis politiques », et « notamment des partis politiques de droite », dans le domaine de la diversité. Il rappelle que « cette inertie favorise la création et le développement de listes communautaires » aux élections.